Publié le 6 Apr 2023 - 13:45
JUGÉE POUR INCENDIE VOLONTAIRE

Siga Diouf encourt 10 ans de réclusion criminelle 

 

Même si Aïssatou Thiamane dit lui pardonner ‘’en toute sincérité’’, la dame Siga Diouf risque de ne pas voir de sitôt le bout du tunnel. Elle est incarcérée depuis 2019 pour incendie volontaire. Le représentant du ministère public a requis 10 ans de réclusion criminelle contre elle. Elle faisait face hier au juge de la Chambre criminelle du tribunal de Pikine-Guédiawaye.

 

Le 12 octobre 2019, la vie d’Aïssa Thiamane s’est écroulée comme un château de cartes. Appelée à son lieu de travail, elle a été informée que sa chambre avait pris feu. Quand elle est  arrivée dans la maison où elle logeait, elle a constaté  que tout était consumé. Ainsi, elle a avisé les éléments de la police de Pikine. Devant les enquêteurs, elle a soutenu que Siga en est l'auteur, parce que ses rapports avec celle-ci n'étaient plus lisses et qu'elle ne cessait de la menacer. Leur voisin, entendu à l’enquête en qualité de témoin, renseigne qu'il a entendu dire que c'était Siga qui se réclamait être l'auteure de l'incendie et, selon lui, c’était pour mettre à exécution ses menaces.

Entendue depuis l'enquête préliminaire, Siga Diouf conteste les faits. Jusqu'à la barre de la Chambre criminelle, hier, ce sont les mêmes dénégations qu'elle a servies. ‘’Je ne sais pas ce qui a brûlé cette chambre’’, s’est-elle limitée à dire. Ayant soutenu à l’enquête que c’est elle qui a informé la partie civile du feu qui s'était déclaré dans sa chambre, la maîtresse des lieux a balayé cela d'un revers de main. Toutefois, elle renseigne qu’elle n'entretient pas une bonne relation avec la plaignante.

À l’en croire, celle-ci déposait un seau devant la porte de sa chambre. ‘’Je lui ai demandé à plusieurs reprises de ne plus déposer son seau devant ma chambre, mais elle n’a rien voulu entendre’’, a-t-elle raconté.

Dans ses observations, le représentant du ministère public a estimé qu’il ne s’agissait point d'une cause accidentelle, à propos de cet incendie, mais, argue-t-il, c’est l'œuvre d'une main humaine.

Selon lui, il peut l'affirmer, puisque c'est celle de Siga Diouf. ‘’Leur animosité était un secret de polichinelle. À cela s’ajoutent les menaces venant de l’accusée que la plaignante essuyait. Les témoins ont également indiqué que Siga se réclamait comme l’auteure de cet incendie’’, soutient le parquetier.

De l’avis de ce dernier, les contestations de Siga ne sont qu’une vaine tentative de se soustraire à la justice. ‘’Il faut la déclarer coupable. Pour la répression, nous lui reconnaissons sa qualité de délinquante préliminaire. Nous lui accordons des circonstances atténuantes, parce qu'elle a, à la barre, révélé qu'elle est de nature colérique et que cette colère débouchait sur une crise qui lui faisait perdre la tête. Par ailleurs, aucun parent ne lui a rendu visite depuis son séjour carcéral et tout cela renseigne sur sa personnalité. Après avoir mis le feu, elle était là à contempler son œuvre comme un pyromane au moment où les autres s'affairaient à l'éteindre’’, déclare le procureur qui requiert contre elle une peine de 10 ans de prison ferme.

Assurant la défense de l’accusée, Me Moussa Baldé a plaidé l’acquittement. ‘’À l'enquête préliminaire, ma cliente n'a jamais tenu de telles déclarations. Il n'y a aucun élément dans mon dossier qui dit que ma cliente a mis le feu dans la chambre de la partie civile. Il y a tout simplement des présomptions. Il se pose un problème d'imputabilité’’.

L’affaire mise en délibéré, le verdict sera rendu le 3 mai prochain.

MAGUETTE NDAO

 

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