Publié le 21 Sep 2012 - 21:28
GOUVERNANCE 1ère Partie)

Le Plan pour disqualifier et neutraliser Macky

 

 

C’est un principe universellement admis que lorsque le suffrage des citoyens installe un nouveau Président au sommet de l’Etat, et quel que soit le niveau de l’adversité qu’on nourrit à son endroit, l’élégance politique impose qu’on lui donne le temps nécessaire pour dérouler le programme qu’il s’est engagé à réaliser afin de pouvoir le juger sur pièce et de manière objective. Aucun gouvernement, fût-il le plus progressiste du monde, ne peut concrétiser un projet de transformation économique et sociale en profondeur et faire l’économie du temps nécessaire à l’installation des structures intellectuelles d’accueil de celui-ci.

 

UNE ENTREPRISE DE DÉCONSTRUCTION DU RAPPORT DE FORCES POLITIQUE ISSU DU SCRUTIN DU 25 MARS

 

A peine la passation de pouvoir entre l’ancien président de la République et son tombeur effectuée, alors même que les équipes ministérielles et le nouveau parlement ne sont pas encore effectivement en place, certains groupes s’évertuent doctement à évaluer un programme qui n’est même pas encore présenté devant la représentation nationale. Sous le prétexte que l’urgence des solutions à apporter aux nombreux et épineux problèmes qui assaillent notre pays impose qu’il ne soit accordé aucun délai de grâce aux nouvelles autorités, on distille de façon insidieuse l’idée que le régime serait incapable de traduire en actes concrets les engagements auxquels il avait souscrits devant les électeurs, qui du reste, auraient fait un mauvais choix en décidant de les chasser du pouvoir. Ce faisant, ils déploient une série d’actions tendant à convaincre une partie de l’opinion publique du bien fondé de leur scepticisme et rallier les citoyens autour de leurs positions très hostiles vis-à-vis du nouveau pouvoir. Paradoxalement, il n’est pas sans intérêt de remarquer qu'aucune des critiques et interrogations soulevées ne porte sur la pertinence ou non des éléments programmatiques déclinés par le nouveau Président.

 

Nonobstant la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les finances publiques et les incertitudes que la crise européenne fait peser sur nos perspectives de croissance économique, le gouvernement n’a pas hésité de prendre, dès son entrée en fonction, une série de mesures hardies et audacieuses allant dans le sens de l’amélioration à la fois des conditions de vie des populations et de la qualité du système de gestion des affaires publiques.

 

A l’analyse, il ne fait aucun doute que les débats qu’on a voulu organiser autour de plusieurs questions touchant le Chef de l’Etat ne peut être compris si l’on ne cherche pas d’une part à retrouver la trame des causes et des objectifs de cette campagne de dénigrement et de diabolisation méthodiquement organisée et, d’autre part, à replacer ces initiatives dans une plus vaste contexture de motifs visant à miner la pertinence du projet de transformation sociale qui confère de la consistance aux options du gouvernement. Dans cette optique, il est non seulement essentiel d’identifier les groupes qui mènent l’action en question, mais également de savoir à quelle logique obéissent leurs attitudes. Sous ce rapport, il nous apparaît avec évidence que la soif de progrès et de transparence ne saurait expliquer la virulence des attaques qui sont portées contre le vainqueur des élections du 25 mars 2012. Bien au contraire, les enjeux qui sont à la base de celles-ci obéissent à des motivations liées à une prise de conscience du coup fatal que l’application des réformes préconisées par le nouveau Président risque de porter à leurs intérêts et à leur statut social.

 

L’analyse des discours et l’observation de certains positionnements politiques actuels permettent de voir que les groupes qui adoptent ces postures intègrent non seulement les éléments du régime déchu, mais également des éléments ultraréactionnaires et rétrogrades et quelques donneurs de leçons autoproclamés. Effrayés par l’ampleur des bouleversements que la mise en œuvre sans hésitation du projet présidentiel va entraîner, ces groupes réfractaires qui ne s’attendaient pas du tout à un changement de régime, s’engagent en réalité et de façon résolue dans une entreprise systématique de déconstruction du rapport de forces qui s’est instauré dans notre pays depuis le 25 mars et que consolide nécessairement le résultat du scrutin législatif du premier juillet 2012. Dès lors, il n’est pas surprenant de voir les radicaux de ces groupes hostiles au changement, constituer des alliances plus ou moins secrètes pour renforcer leur position dans l’espace médiatique et organiser la résistance au sein de certaines places fortes comme la chambre haute du parlement.

 

 

Samba Doune NIANG dit Mass,

Juriste spécialiste des Relations Internationales

niangmass@yahoo.fr

 

 

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