Les résultats du projet IFEEFA
Dans le but de réussir le maintien des filles à l’école, le Forum des éducatrices Africaines (FAWE) a initié le projet : ‘’Initiative Femmes - Enseignantes et éducation des Filles en Afrique (IFEEFA)’’. Pendant les deux ans du projet, 7 244 heures de cours ont été réalisées avec 1 000 élèves touchés dont 734 Filles. Ledit projet a permis d’obtenir un taux de réussite au BFEM de 74,38 % et de 60,75% au Bac, contre des taux nationaux de 70,38% (BFEM) et 51,99% au Bac.
Le Forum des éducatrices Africaines (FAWE) est une Organisation Non Gouvernementale (ONG) qui œuvre pour la promotion de l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes. L’un de ses objectifs majeurs est de plaider pour un système éducatif sénégalais qui intègre des approches et des politiques tenant compte de la dimension genre, afin de développer des compétences permettant aux filles et aux femmes de contribuer à la transformation de leur société. C’est dans cette lancée que FAWE, en partenariat avec le Ministère Français de l’Europe et des Affaires Etrangères, a mis sur place le projet : ‘’Initiative Femmes - Enseignantes et Education des Filles en Afrique (IFEEFA)’’. Mis en œuvre par les antennes nationales du FAWE, il a pour but de contribuer à la réalisation du droit des filles à une éducation de qualité.
Ledit projet se base sur des résultats de recherches selon lesquelles la présence d’enseignantes est l’une des solutions les plus efficaces pour relever le défi de l’égalité de genre dans le secteur de l’éducation. Toutefois, ces éducatrices ne sont pas assez outillées pour prendre efficacement en charge les questions de genre et jouer pleinement leur rôle dans le développement et la transformation des systèmes éducatifs. Ainsi, elles sont regroupées en réseau de soutien et d’inter-apprentissage en vue d’être dotées de compétences professionnelles, techniques et sociales, tout en développant leurs capacités de leadership. A leur tour, elles vont servir de modèles aux filles et contribuer à l’accroissement de leurs performances et au développement de leur leadership. C’est dans ce sens que des sessions de formation ont été organisées à l’endroit de ces dernières pour les aider à intégrer la dimension genre dans les enseignements- apprentissages et à pousser les filles à avoir confiance en elles. Egalement, des cours de soutien seront organisés dans les établissements cibles, afin d’accroitre les performances des élèves, particulièrement des filles.
Selon un rapport parcouru par EnQuête, les initiateurs ont cherché aussi à améliorer les performances des élèves en difficultés d’apprentissage et en situation de vulnérabilité dans les collèges et lycées cibles, d’accompagner les élèves en difficultés d’apprentissage et en situation de vulnérabilité, impliquer tous les acteurs de l’école et de la communauté dans le processus, assurer le suivi de la mise en œuvre des cours de soutien.
Les académies de Dakar, Pikine-Guédiawaye et Rufisque ont été ciblées
Pour le réussir, selon le même document, trois académies ont été ciblées. Il s’agit de Dakar, Pikine-Guédiawaye et Rufisque. Les cours de soutien se sont déroulés dans dix établissements dont 8 collèges (CEM HLM Grand Yoff, CEM Ouakam 2, CEM Lamine Niasse, CEM Dalifort, CEM Mouhamadou Habib Tijani, CEM Castors 3 SOCOCIM, CEM Arafat 2, CEM APIX 1) et 2 lycées (Lycée Seydina Issa Rohou Lahi, Lycée Aminata Sow Fall).
Sont concernés les élèves filles et garçons, de la 4ème à la 3ème pour l’enseignement moyen et de la seconde à la terminale pour l’enseignement secondaire. Les bénéficiaires sont constitués de groupes de 50 élèves (filles et garçons avec une majorité de 75% de filles). Les 50 élèves sont répartis comme suit : 15 élèves vulnérables dont 10 filles (orphelin(e) de père, de mère, total(e), issu(e) de parents démunis), 35 élèves en difficulté d’apprentissage dont 25 filles (contre-performance scolaire, vulnérabilité à la déperdition scolaire).
Les disciplines enseignées sont le Français, les Mathématiques, les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et les Sciences physiques (SP). Chaque professeur doit assurer 4 heures de cours par semaine et par discipline (2 heures par niveau), ce qui fait un total de 16 heures par mois.
Pour les 2 lycées qui ont 3 niveaux (de la seconde à la terminale), les encadreurs ont la latitude de s’organiser pour regrouper 2 niveaux (classes multigrades) afin d’atteindre leurs objectifs. ‘’Un suivi évaluation sera assuré par FAWE/Sénégal. L’engagement, la régularité dans la vie de l’établissement et l’utilisation de l’outil informatique sont les critères fondamentaux de sélection des professeurs encadreurs. Ils doivent produire et déposer auprès du Chef d’établissement (CE) un rapport mensuel au plus tard le 5 du mois. Le suivi mensuel est assuré, sur la base des outils de suivi du projet. Il doit faire la synthèse des rapports de son établissement, en collaboration avec les points focaux du FAWE, qui se chargeront de la consolidation des rapports académiques, validés par l’Inspecteur d’Académie, puis transmis au FAWE’’, renseigne le document.
Durant sa première année, indique-t-on, 500 élèves ont été touchés dont 367 filles et 133 garçons, pour un effectif des professeurs encadreurs estimé à 47. ‘’Ils ont livré 1200 heures durant l’année scolaire. Avec ce projet, le taux de réussite au BFEM est de l’ordre de 74,38 %, contre 60,75% au Bac contre un taux national de 70,38% (BFEM) et 51,99% au Bac’’, renseigne la même source.
S’agissant des cours de soutien de la 2ème année scolaire, (octobre-juin 2023) 6 044 heures ont été réalisées. Au total avec ce projet, c’est 7 244 heures réalisées pendant les deux ans du projet avec 1 000 élèves touchés dont 734 Filles.
Les taux de passage 4ème-3ème sont de 88,79%, renseigne le document.
CHEIKH THIAM