Le multirécidiviste I. Sylla retourne en prison pour cinq ans
Ébéniste de profession, I. Sylla est également un trafiquant de drogue. Il a été reconnu coupable des faits de trafic de ‘’yamba’’ par le tribunal de grande instance de Saint-Louis. La cour l'a condamné à une peine de cinq ans de réclusion criminelle et à payer une amende de deux millions de francs CFA.
Divorcé et père de quatre enfants, la cinquantaine bien révolue, I. Sylla n'est pas encore prêt à s'amender pour retrouver le droit chemin. La peine de cinq ans ferme que vient de lui infliger le tribunal sera son troisième séjour carcéral pour les mêmes faits, en l'espace de quelques petites années. Le multirécidiviste I. Sylla a été incarcéré une première fois à une peine de deux ans de réclusion criminelle à Louga. Après sa libération de prison, il reprend son commerce illicite de trafic de chanvre indien, avant d'être interpellé une deuxième fois à Saint-Louis et envoyé en taule pour quatre ans. Une peine qui a été finalement réduite à deux ans de prison après qu'il a interjeté appel.
Adepte de l'argent facile, I. Sylla avait installé un réseau de trafic de chanvre indien (‘’yamba’’) bien huilé entre les villes de Louga et de Saint-Louis. Ayant basé son ‘’quartier général’’ à Keur Serigne Louga, ce menuisier-ébéniste menait tranquillement ses activités illicites de trafic de drogue.
Mais pour ravitailler ses clients de Saint-Louis, il lui arrivait très souvent de faire des descentes dans la capitale du Nord pour placer sa marchandise illicite. D'ailleurs, c'est sur ce trajet qu'il a été appréhendé au cours d'un contrôle de routine de la police. Les faits remontent au mois de juin 2022, lorsqu’I. Sylla quitte son Louga natal à bord d’un taxi pour Saint-Louis. Il jette son sac à dos dans la malle arrière de la voiture et s'assoit confortablement sur le siège avant, près du chauffeur.
I. Sylla trahi par son téléphone portable
Après plus de 70 km de route, ils tombent sur la brigade routière de la police à l'entrée de la ville de Saint-Louis. Arrêté pour les besoins d'un contrôle, les limiers demandent au chauffeur de taxi de descendre pour leur ouvrir la malle afin qu'ils vérifient le contenu. Sans hésiter, le conducteur s'exécute. Mais pour en avoir le cœur net de ce que contenait le sac à dos, les policiers demandent à I. Sylla de venir l'ouvrir. Se sentant coincé, I. Sylla descend de la voiture et détale comme un lapin pour se fondre dans la nature. Alors, s'ensuivit une courte course-poursuite, puisqu'il sera très vite maîtrisé par ses poursuivants. Embarqué avec sa marchandise, les limiers découvrent à la police une quantité de 6,5 kg de ‘’yamba’’ bien rangés dans le sac à dos. Bien que pris la main dans le sac par des agents de la police, I. Sylla nie catégoriquement devant la cour être un trafiquant de drogue.
Mais c'était sans compter avec le procureur qui lui a rappelé ses deux emprisonnements à Louga et à Saint-Louis pour trafic de chanvre indien. D'ailleurs, ses dénégations n'ont pas servi grand-chose parce qu'il a été trahi par la réquisition de son téléphone portable. Cette dernière a montré aux enquêteurs qu’I. Sylla était à la tête d'un intense réseau entre les villes de Saint-Louis et de Louga. Car, durant tout le voyage, il ne cessait de communiquer avec ses clients de Saint-Louis.
Ayant noté la constance des faits et le caractère de multirécidiviste d'I. Sylla, le procureur a demandé au tribunal de le condamner à une peine de cinq ans de prison ferme et à payer une amende de deux millions de francs CFA.
La cour, en rendant son verdict, a suivi le réquisitoire du procureur après avoir reconnu I. Sylla, coupable de trafic de drogue.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS