Des experts anticipent sur les impacts
L’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal pourrait avoir des conséquences sur l’environnement, selon des experts.
Le panel sur la réduction des émissions dans le secteur pétrolier et gazier, organisé par le Natural Resource Governance Institute (NRGI) a réuni des spécialistes qui ont partagé leurs enseignements. C’est le cas du Pr. Adams Tidjani de la faculté des Sciences de l’Ucad et fondateur de l’Institut du métier de l’environnement et de la météorologie. ‘’Pour accompagner l’exploitation du gaz, dit-il, il vaudra le surveiller’’.
En effet, selon ses explications, ‘’le récepteur activant pour recevoir ces déchets, c’est l’air et la mer. Si c’est cette dernière, cela va tuer la pêche ; si c’est l’air, cela peut apporter des maladies opportunistes, notamment des cancers, des problèmes asthmatiques, etc. Aujourd’hui, il faut surveiller notre environnement avant que l’exploitation ne commence. Tant qu’on ne fera pas de monitoring, on ne sera pas capable de montrer que les exploitants polluent notre environnement. Ils continueront à le faire’’, avertit-il.
Ainsi, il invite les chercheurs à faire une cartographie de l’écosystème aquatique, pour qu’on sache avant l’exploitation où l’on en est et au fur et à mesure, que l’on puisse suivre l’évolution. De ce fait, poursuit-il, ‘’à chaque fois qu’on verra un indicateur qui va virer au rouge, on pourra le stopper pour arrêter l’exploitation ou prendre des correctifs pour éviter cette pollution’’.
L’analyste économique pour l’Afrique/NRGI, Pape Daouda Diène, de renchérir qu’il est de plus en plus important de considérer cette question de réduction des émissions dans les opérations pétrolières et gazières, pour plusieurs raisons au-delà de l’argument climatique. Il ajoute : ‘’C’est aussi pour accroitre la compétitivité pétrolière et gazière et, de plus en plus, il y a des discussions avancées pour étendre tout ce qui est régulation, objectifs, normes et incitation vers les pays producteurs, au niveau des pays en développement.’’
Concernant le cadre réglementaire, l’analyste renseigne : ‘’Aujourd’hui, la norme ITIE encourage la divulgation et le reporting de ces émissions. Le cadre réglementaire est pour soutenir cela. Des développements sont en cours. Une loi a déjà été votée avec le Code de l’environnement et des décrets d’application suivront. Ça sera l’opportunité de pouvoir le renforcer en matière de sanctions et de niveau d’émission’’, a-t-il fait savoir.
NDEYE KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)