Les sanctions renforcées pour faire face au trafic de médicaments
Pour renforcer le système national de pharmacovigilance et assurer la formation des professionnels de santé des différents niveaux de la pyramide sanitaire, l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP) a organisé des ateliers sectoriels aux acteurs de la zone Nord. Une tribune qui a été saisie par les responsables de l'ARP pour partager avec les participants la nouvelle loi relative aux médicaments, aux autres produits de santé et à la pharmacie.
La pharmacovigilance est cruciale dans la prévention des effets indésirables liés aux médicaments chez l’homme, la promotion de la sécurité des patients et l’utilisation rationnelle des médicaments. Pour le docteur Madické Diagne, directeur de l'Inspection de la surveillance du marché et des vigilances de l'ARP, il est primordial de former les professionnels de santé des différents niveaux de la pyramide sanitaire sur la pharmacovigilance et de partager la nouvelle loi sur les médicaments. Cette dernière ‘’a apporté des innovations pour pouvoir intégrer les traités signés par le Sénégal, mais également intégrer les domaines qui n'étaient pas réglementés dans la chaîne pharmaceutique. Par rapport aux innovations de la loi, il y a les essais cliniques qui n'étaient pas réglementés par l’ancienne autorité de régulation. Mais avec la nouvelle loi, l'ARP les a pris en compte.
Il y a aussi le renforcement des sanctions par rapport au trafic de médicaments et la distribution de médicaments de qualité inférieure. Si on la consulte, il a été mis en place un office de contrôle pour le trafic de médicaments. Ce dernier regroupe différents acteurs pour traquer les trafiquants. Même si nous avons l'obligation d'assurer la réglementation, il y a d'autres acteurs comme les forces de sécurité et de défense avec qui nous travaillons pour freiner ce fléau très dommageable pour les populations. C'est pourquoi d'une manière concertée, des dispositions sont prises pour que le fléau ne puisse prospérer”, a déclaré le Dr Diagne.
Il a également fait savoir que l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP) est bien renforcée en matière de personnel, de capacité budgétaire et d’acteurs de la chaîne de valeur formés sur la pharmacovigilance et de l'information relative à la nouvelle loi pharmaceutique.
La loi durcie contre les trafiquants
À l’en croire, les professionnels de santé des différents niveaux de la pyramide sanitaire qui interviennent au niveau périphérique ont un rôle fondamental à jouer dans la réglementation pharmaceutique. "C'est nous qui enregistrons les médicaments et donnons l'homologation, mais ce sont les prestataires et les pharmaciens qui prescrivent et délivrent le médicament aux patients. Donc, leurs rôles sont importants dans la chaîne", a soutenu le docteur Madické Diagne.
Pour préserver la santé des populations, le directeur de l'Inspection de la surveillance du marché et des vigilances de l'ARP a rappelé que leur institution a les capacités de détecter les produits à problèmes à la suite d'une utilisation. “Dans ces cas, l'ARP est en mesure de détecter ses problèmes, pour ensuite donner des orientations nécessaires en termes de modification de l'indication ou de mise en quarantaine ou de reprise du produit si c'est nécessaire. Le Sénégal est sous contrôle de l'OMS et dispose d'une bonne base de données qui est fournie en renseignements et informations partagées dans l'ensemble des pays membres de l'organisation”, a-t-il poursuivi.
Face à la presse, le Dr Diagne a aussi signalé que le Sénégal s'est résolument engagé, dans le cadre du Plan Sénégal émergent, à assurer une souveraineté thérapeutique et à assurer 50 % de la production locale à l'horizon 2035. Dans le cadre de la série d'ateliers de renforcement des capacités des différents maillons de la chaîne sanitaire, l'ARP va outiller les acteurs communautaires dans la pharmacovigilance.
.IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS