A QUAND LA MENOPAUSE SYNDICALE POUR LES DIRIGEANT SYNDICAUX ?
De l’examen de la charte D’AMIENS (France) adoptée en 1906 qui constitue une référence historique du syndicalisme de lutte trois objectifs fondamentaux sont assignés à l’institution syndicale à savoir :
- La satisfaction des revendications quotidiennes des travailleurs ;
- La lutte pour la transformation de la société ;
- L’indépendance vis-à-vis des partis politiques et gouvernements.
Cependant au regard du bilan du mouvement syndicale face à ces objectifs on se rend compte que le bilan est mitigé voire insignifiant. En effet, il ressort de l’espace syndical Sénégalais que la plupart des syndicats sinon tous ne sont que des officines voire des courroies de transmission de leurs partis politiques ou du pouvoir officiel. Au regard de ce constant il y’a lieu de se demander comment le syndicat en tant qu’outil d’analyse, de proposition et de transformation peut faire face à sa fonction de résistance et de revendication. En réalité, le mouvement syndical Sénégalais manifeste une incapacité pathologique pour satisfaire les besoins et préoccupations des travailleurs.
Il faut avoir à l’esprit que ce n’est pas le critère de représentabilité au quel s’agrippe le mouvement qui mesure l’efficacité d’une organisation syndicale, mais sa capacité à analyser la réalité concrète qui secrète les contradictions auxquelles sont confrontés les travailleurs et leur apporter des solutions.
En d’autres termes, ce n’est pas la représentabilité syndicale qui constitue le soubassement de la moralisation de l’espace syndical, mais plus tôt le comportement des acteurs syndicaux aliénés par les privilèges, les prébendes et les prestiges qui annihilent en eux tout élan de participation aux luttes des forces progressistes que sont les travailleurs. Face à une mondialisation dont les conséquences sont à la fois dramatiques et drastiques pour les travailleurs, le mouvement syndical doit bâtir sa plateforme au tour des points suivants :
*Défense du pouvoir d’achat (prix, denrées, eau, électricité) ;
*Relèvement des salaires notamment les salaires de base (en vue de préparer la retraite) ;
*Revaloriser les pensions de retraite tant à l’IPRES qu’au niveau FNR (pensions modiques à la limite ridicules) ;
*Renforcer l’accomplissement de la démocratie au niveau des entreprises ;
*Renouveler le personnel syndicat par l’émergence de jeunes cadres syndicaux ;
*Une égale et juste répartition des postes au niveau des institutions paritaires (Ipres, CSS) ;
*Résoudre de façon définitive les problèmes des corps émergents (intérims, contractuels) ;
*Défendre les droits de la presse (lien indissociable entre presse et démocratie) ;
A notre avis, c’est là où réside la problématique de l’action syndicale
Comme l’a déclaré feu AMATH DANSOKHO lors du colloque de la fondation GABRIEL PERI en mai 2010 : ¨ Il s’agit d’aller vers l’ouverture dans l’axe de recherches de solutions alternatives aux turpitudes du capitalisme qui coûtent extrêmement cher à l’humanité¨
Le mouvement syndical Sénégalais doit être capable de faire face aux enjeux et défis posés par le capitalisme allant dans le sens de l’amélioration de condition de vie des classes sociales. En définitive le mouvement syndical doit arrêter ses simagrées et jacqueries dans la perspective d’élever leur niveau de conscience pour leur permettre de lutter avec ténacité et détermination face à ce monstre qu’est la MONDIALISATION.
KOSSORO CISSOKHO DOCTEUR EN DROIT
EXPERTJURISTE CONSULTANT
MEMBRE DU SYNDICAT DES TRAVAILLEUR DE LA SONATEL (SYTS)