Les défenseurs des Droits de l’homme condamnent
Les organisations de défense des Droits de l’homme ont condamné, hier, avec fermeté l’agression dont ont été victimes les parlementaires Guy Marius Sagna, Brigitte Adjamagbo Johnson et d'autres personnes. Elles ont appelé les autorités togolaises à prendre leurs responsabilités afin d’élucider cette affaire et de procéder à la réparation des dommages subis par les victimes.
Présent à Lomé où il participait à la 3e session extraordinaire de la Commission du Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, le parlementaire Guy Marius Sagna a été victime d'une agression. Hier, dans un communiqué rendu public, les organisations de défense des Droits de l’homme ont condamné avec fermeté cette violence physique perpétrée sur le parlementaire ainsi que sur sa collègue togolaise et d'autres personnes. Dans le même sillage, elles ont appelé les autorités togolaises "à prendre leurs responsabilités afin de situer l’opinion sur les conditions de cette agression, établir les responsabilités et procéder à la réparation des dommages subis par les victimes".
Les défenseurs des Droits de l’homme ont également condamné avec la dernière énergie "le fait qu’une réunion pacifique au siège d’un parti politique puisse constituer une porte ouverte à une agression physique contre des personnes et à des destructions de biens".
D'après eux, la violence de l’attaque a occasionné plusieurs blessés, notamment des journalistes, et d’importants dégâts matériels, dont au moins une voiture vandalisée. À les en croire, il ressort du recoupement des faits que "les auteurs de l’attaque ont quitté les lieux à visage découvert et sont de ce fait facilement identifiables".
Dans le même ordre d'idées, les défenseurs des Droits de l’homme constatent que le député membre du Parlement de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, est sous la protection d’une immunité nationale et d’une seconde immunité au niveau communautaire. En ce qui concerne la députée togolaise, Brigitte Adjamagbo, ils constatent qu'elle est également couverte par une immunité nationale.
En outre, ils ont exhorté les autorités togolaises à veiller au respect des engagements nationaux et internationaux en matière de droits humains auxquels le Togo a librement souscrit.
En effet, ils estiment que l'agression des parlementaires constitue une violation de la Constitution togolaise. De même, les défenseurs des Droits de l’homme soutiennent que cet acte est aussi une violation des engagements régionaux du Togo, notamment "la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples en ses articles 2, 3.2, 4, 5, 8 à 11 ; les lignes directrices de la Commission africaine des Droits de l’homme et des peuples sur la liberté d’association et de réunion" ainsi que des engagements internationaux du Togo, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en ses articles 5, qui rejette toute restriction à la jouissance des Droits de l’homme, 19 relatif à la liberté d’expression et 21 affecté au droit de réunion pacifique.
Toutefois, après les faits, le parlementaire sénégalais a été évacué et pris en charge dans une clinique de la place.
AGRESSION GUY MARIUS SAGNA ‘’Les premiers éléments de l’enquête’’ La police nationale du Togo informe de l’ouverture d’une enquête et apporte des précisions à la suite de l’agression, à Lomé, du député sénégalais Guy Marius Sagna, qui était parti au Togo pour une session du Parlement de la CEDEAO dont il est membre. L’affaire Guy Marius Sagna semble avoir été prise au sérieux par les plus hautes autorités togolaises. Hier, la police nationale a fait un communiqué pour apporter sa part de vérité. ‘’Des premiers éléments de l'enquête, il ressort que l'honorable Guy Marius Sagna séjournait à Lomé dans le cadre de la troisième session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO. À cette occasion, toutes les dispositions idoines ont été prises pour assurer le bon accueil et la sécurité de tous les participants ainsi que le bon déroulement des travaux’’, informe la Direction générale de la police. Dans ses explications, la police togolaise semble cependant dégager sa responsabilité, en affirmant que la rencontre s’est tenue dans un lieu privé, à l’insu des autorités policières. ‘’En dehors de la manifestation formellement interdite dans les enceintes d’une église de la place, les autorités n’ont été informées d’aucune autre manif à laquelle le député devait prendre part. Ce qui aurait permis de prendre des mesures de sécurité et de protection appropriées. Dans ces conditions, aucune mesure de sécurité n’a été prise ou déployée pour encadrer une manifestation au siège de la CPDA, en dehors des patrouilles et des rondes de routine dans la zone’’. Dès lors, estime la police qui déplore ‘’des incidents malheureux et inadmissibles’’, la sécurité de la manifestation au siège de la CPDA incombait exclusivement aux organisateurs. ‘’Ceux-ci n’ayant pas jugé utile de saisir les autorités pour bénéficier d’éventuelle mesure de sécurité ni alerter lorsque des débordements ont été notés’’, se défend la police qui dit toutefois avoir ouvert une enquête pour faire toute la lumière et identifier les auteurs de cette barbarie. |
FATIMA ZAHRA DIALLO