L'Orchestre national raconté à Douta Seck
La Galerie nationale d'art, l'Orchestre national du Sénégal et la maison de la culture Douta Seck co-organisent l'exposition "Jaar-Jaar", qui se tient du 1er novembre au 4 décembre. Cette exposition, dont le vernissage s'est tenu ce lundi, est une sorte de mémorial sur l'Orchestre national du Sénégal.
Les manifestations Off de la Biennale de Dakar, c'est aussi de la musique. Ainsi, cette quinzième édition s'est surtout révélée sur un ton musical à la maison de la culture Douta Seck, ce lundi, à travers ‘’Jaar-Jaar’’ ou l'histoire de l'Orchestre national. “C'est avec une grande fierté que je vois arriver au stade de la mise en œuvre ce projet salutaire initié par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, à travers la Galerie nationale d'art et consistant à retracer l'histoire de l'Orchestre national du Sénégal par une exposition multisupport dénommée ‘Jaar-Jaar’, qui se tient dans le cadre du Off de la 15e édition de la Biennale de l'art africain contemporain (Dak'Art)”, a soutenu le secrétaire d'État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique Bacary Sarr.
Au-delà du protocole, l'ambiance était aussi festive dans cette partie de la Médina. L'Orchestre national a profité de cette tribune pour revisiter une bonne partie de sa discographie. C'est au milieu de cette atmosphère musicale que le secrétaire d'État poursuit sa partition solo, qui contraste avec la pléthore d'artistes sur scène.
Selon le représentant de la ministre de la Culture, cette initiative arrive à point nommé, dans la mesure où elle permet de faire connaître davantage un patrimoine national : ‘’Il était sans doute temps que le grand public connaisse mieux ou redécouvre ce pan important de notre offre musicale qui, depuis sa naissance en 1982, n'a eu de cesse d'exhumer notre patrimoine musical, de le valoriser à travers des créations originales et de le mettre en dialogue avec les voix, les sons et rythmes d'autres contrées du monde.’’
En outre, pour M. Sarr, le programme ‘’Jaar-Jaar’’ est à saluer, car il rejoint la Vision Sénégal 2050 dans sa rubrique culturelle. “L’Orchestre national du Sénégal a grandement contribué au rayonnement culturel du Sénégal par la musique ainsi qu'à la connaissance et à la préservation de notre patrimoine musical. Pour cette raison particulière, et parce que notre pays est engagé dans un processus irréversible de transformation systémique dans tous les domaines, y compris celui de la culture, porté par la vision de Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République, cette initiative est à saluer”, a-t-il ajouté.
L'Orchestre national a besoin d'une cure de jouvence
Le mandataire de la tutelle reconnaît tout de même que ce fleuron musical national est dans l'obligation de se réinventer dans un monde en pleine mutation, surtout numérique. En d'autres termes, cette cure de jouvence doit se faire. “L'Orchestre national traverse des périodes de doute quant à ses missions et la manière de les assumer, à une époque de mutations accélérées où le foisonnement musical, facilité par le numérique, l'instantanéité et l'individualisation de la consommation due aux plateformes de streaming, le confrontent à de nouveaux défis auxquels il lui faudra s'adapter”.
Poursuivant son propos en étant un peu nostalgique des moments glorieux de l'orchestre, il renchérit : “C'est loin le temps où l'Orchestre national du Sénégal assurait le tempo des chaînes de radio et de télévision publiques, demeurait incontournable pour accompagner les grands musiciens étrangers se produisant au Sénégal. Il lui faut retrouver cette aura et cette légitimité, d'autant plus que l'Orchestre national possède une âme, une identité, une signature que les grandes compétences qui l'habitent continuent à vivifier”.
Mamadou Diop