Diomaye demande la continuité des activités pédagogiques et la stabilité sociale
Les autorités étatiques entendent apaiser la tension au sein de la communauté universitaire. Le président de la République a demandé la continuité des activités pédagogiques et la stabilité sociale dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur publics. Souhaitant rénover la gouvernance universitaire, il a également insisté sur la nécessité d’une maîtrise des budgets des universités.
Une grève a été décrétée par les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) depuis vendredi dernier, entraînant des affrontements entre les forces de l’ordre et la communauté estudiantine. Cette dernière réclame l’achèvement des chantiers de douze amphithéâtres engagés depuis 2015, la réception d’un pavillon de mille lits et la construction d’un autre restaurant.
Hier, suite à une réunion du Conseil académique de l’université, une décision de fermer, jusqu’à nouvel ordre, le campus pédagogique a été prise. Il a également été décidé de dissoudre les amicales d’étudiants et de suspendre leurs activités de renouvellement ainsi que de dissoudre la coordination des étudiants. Les instances internes (conseil d’UFR et de département) ont été saisies pour formuler des propositions de modalités de reprise.
Cependant, ces décisions des autorités de l’université de Ziguinchor vont à l’encontre de celles prises lors du Conseil des ministres de ce mercredi.
Diomaye demande la finalisation de l’audit des dépenses universitaires et sociales
En effet, assurer la continuité des activités pédagogiques et la stabilité sociale dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur publics est un vœu cher au chef de l’État. Lors du Conseil des ministres d’hier, Bassirou Diomaye Faye a longuement abordé la question de la transformation systémique des universités publiques. Il a demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi qu’au ministre des Finances et du Budget, de mettre en œuvre, en relation avec les recteurs et les directeurs des centres des œuvres sociales universitaires, un plan d’urgence, sous la supervision du Premier ministre, pour la livraison, selon un calendrier maîtrisé, de tous les chantiers relatifs aux amphithéâtres, salles de cours, restaurants et pavillons engagés par l’État dans les universités publiques, d'après la note de la rencontre.
Une attention particulière semble être accordée à la maîtrise des budgets des universités, des centres des œuvres sociales ainsi que des structures du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le Premier ministre est invité à finaliser l’audit des dépenses universitaires et sociales et à engager un processus d’optimisation du fonctionnement des universités et des centres des œuvres sociales, en collaboration avec toutes les parties prenantes.
Nouvelle politique de gestion du capital humain à l’université
Dans cette dynamique de rénovation de la gouvernance universitaire, Diomaye Faye appelle à la promotion d’un modèle économique consensuel pour assurer le fonctionnement adéquat et les performances consolidées du système universitaire et de recherche. Vu l’augmentation annuelle des effectifs d’étudiants, le gouvernement entend établir une nouvelle politique de gestion du capital humain afin d’asseoir une meilleure planification du processus d’orientation des nouveaux bacheliers et de fixer les postes budgétaires d’enseignants pour leur prise en charge adéquate.
Il est demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de réfléchir à la mutualisation de certaines fonctions, en tenant compte de la carte universitaire. Les objectifs de cette démarche doivent être conformes à la stratégie de montée en puissance des pôles territoriaux.
Le président Diomaye Faye invite également le ministre chargé de l’Enseignement supérieur à accélérer, en relation avec le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, la finalisation de la lettre de politique sectorielle de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. L’idée de cette feuille de route est de repositionner le secteur de l’enseignement supérieur dans les politiques publiques.
BABACAR SY SEYE