Publié le 21 Jan 2025 - 15:05
INTERDIT À LA MAISON DE LA PRESSE

Le Cdeps cri au musèlement de la presse

 

Hier, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (Cdeps) s’est vu empêcher de tenir un point de presse à la Maison de la presse Babacar Touré. Une situation fâcheuse que le Cdeps qualifie de ¨stratégie de musèlement de la presse¨ sous le régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

 

Hier, à la Maison de la presse, le Cdeps a été empêché de faire sa conférence de presse. C’est une page sombre dans l’histoire de la liberté de la presse au Sénégal qui s’est écrite.

En effet, le point de presse, convoqué pour aborder la crise profonde que traverse le secteur des médias depuis l’avènement de la troisième alternance politique, n’a pas pu se tenir. Malgré des démarches entamées dès dimanche auprès du directeur de la Maison de la presse, aucune autorisation formelle n’a été accordée. Pire encore, le directeur, initialement joignable, est devenu injoignable, laissant les journalistes, techniciens et invités découvrir l’interdiction une fois arrivée sur place. ¨C’est la première fois de l’histoire que le patronat de la presse est interdit d’accès à la Maison de la presse. Depuis la création de la Maison de la presse, un appel téléphonique au directeur de la structure donnait accès aux locaux, dès lors qu’il s’agissait d’une organisation des médias", a déploré le président du Cdeps Mamadou Ibra Kane dans un communiqué de presse reçu à ‘’EnQuête’’.

Selon  lui, cette interdiction constitue une attaque directe contre la liberté de la presse. ¨Refuser l’accès à des journalistes à la Maison de la presse, qui porte le nom du pionnier Babacar Touré, est un symbole fort de cette volonté de réduire la presse au silence¨, a déclaré M. Kane. ¨Nous constatons un nouveau jalon posé dans la stratégie des nouvelles autorités de museler la presse. Après le harcèlement fiscal, la suspension unilatérale des conventions, le non-paiement des services faits, refuser l’accès à des journalistes à la Maison de la presse, qui porte le nom de Babacar Touré, est le comble !¨

En outre, à côté de cette série de mesures hostiles que subissent les médias depuis plusieurs mois, l’accès refusé au Cdeps est tout simplement la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le Cdeps dénonce des mesures économiques étouffantes

Il a, par ailleurs, rappelé que ces politiques ont plongé les entreprises de presse dans une situation économique alarmante, avec des dettes colossales, des licenciements massifs et des salaires impayés. ¨Aujourd’hui, les entreprises de presse privées sont toutes quasiment en faillite avec des dettes colossales envers leurs fournisseurs et certaines ont fermé. Le coût social pour les travailleurs des médias est très lourd en 303 jours : suppression de centaines d’emplois, arriérés pharaoniques de salaires, non-cotisation aux institutions de prévoyance sociales, couverture médicale défaillante¨, a-t-il déploré.  Il a également souligné l’absence de l’aide que cette politique asphyxiante est aggravée par l’absence de distribution de l’aide à la presse pour l’année 2024.  ¨L’État du Sénégal nous doit des milliards de francs CFA. Mais sous le régime actuel, il refuse de payer et s’attaque économiquement aux entreprises de presse privées¨, lance-t-il.

Ainsi, face à cette situation critique, le Cdeps a saisi la Cour suprême pour contester les décisions jugées illégales prises par le ministère de la Communication. ¨La presse a bon espoir que les recours intentés au niveau de la Cour suprême permettront de casser toutes les décisions illégales du ministre de la Communication¨.

 L’organisation espère, de ce fait, que ces recours permettront de restaurer la légalité et de garantir le respect des droits des journalistes et des entreprises de presse.

En attendant, le point de presse initialement prévu hier a été reporté à demain mercredi 22 janvier. Le Cdeps a maintenu son choix de la Maison de la Presse pour affirmer son droit à s’exprimer librement et pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive autoritaire des autorités actuelles.

 

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