‘’Cinq mesures immanquables pour un Sénégal prospère’’
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D’après Kid-li Laliberté (Saguenay) : « Les enfants sont des trésors. Les adultes sont comme des chats : ils sont hypocrites. Les enfants sont francs. Le brut c’est pour les adultes. C’est la mentalité de l’adulte qui démolit l’âme des enfants. A vouloir trop négatif, on finit par être négatif. On ne voit rien de joli (ou on ne veut pas la voir : la beauté/la vérité) »
La citation, ci-dessus, met en exergue le conflit intergénérationnel qui caractérise le contexte politique actuel où les vaincus de la dernière élection présidentielle, réunis sous la bannière du FDR (Front pour la défense de la démocratie et de la République) ne s’avouent pas vaincus et tentent par tous les moyens à saper le projet des jeunes et non de celui de Diomaye et Sonko. En fait dans leur entreprise, ils semblent s’inscrire dans une stratégie très claire : « attaquer pour mieux se défendre ». Il est difficile de détacher l’adage du comportement de ces hommes et femmes. Leurs sorties sarcastiques dans les médias « pour un oui ou pour un non » pour s’attaquer aux autorités actuelles et à leurs décisions ne peuvent procéder que d’une stratégie de diversion et de déstabilisation. Leur dessein étant d'empêcher le Président et son Premier Ministre de dérouler leur programme socioéconomique et la reddition des comptes. Alors qu’en 2000, les socialistes défaits par le PDS, ont sportivement accepté leur défaite et pris quelques années sabbatiques pour méditer sur leur sort. Les libéraux du PDS en 2012, en dehors de quelques sorties sporadiques qui ont valu à certains de leurs ténors la prison, ont préféré ranger les armes et aller rejoindre les prairies ‘’marron - beige’’ laissant au pouvoir mackyste le soin de dérouler, en toute quiétude son programme. Pourquoi alors toute cette attitude discordante de ces déchus ? L’interrogation vaut son pesant d’or d’autant plus que la décence devrait les en dissuader mais aussi certains faits qui leur sont imputables dont nous ne priverons pas dans les lignes qui suivent de faire leur rappel historique. En effet, vouloir imputer aux nouvelles autorités la situation économique morose du pays, l’immigration clandestine, le chômage des jeunes, les inondations après neuf mois de leur départ du pouvoir, relève d’une tentative de manipulation cynique et d’une sous-estimation de la capacité de discernement des sénégalais, loin d’être des demeurés. Dans le même sillage, il faut y inscrire cette tentative ignoble de vouloir briser le lien fusionnel entre les nouvelles autorités et la jeunesse, dont l’unique dessein est de la pousser au désespoir et à la révolte. Le ridicule est à son comble quand ces hommes et femmes du PDS et de l'APR, qui ont dirigé ce pays pendant 24 ans osent demander des comptes aux nouvelles autorités. N’est-ce-pas à la fois un aveu d’échec et de la mauvaise foi ? Pour en revenir à la promesse de rupture qu’ils brandissent, quand bien même, le Pastef nous aurait promis de régler les problèmes, particulièrement le chômage des jeunes dès leur arrivée au pouvoir, force est de reconnaitre à leur décharge, que les «pastéfien» en chef étaient loin, comme nous autres, de soupçonner l’ampleur du désastre de notre économie. Toute cette déprédation qui se révèle, au grand dam des populations est une illustration parfaite du désastre fait de blanchissement d’argent, de détournements de derniers publics, de spéculation foncière et bradage de nos ressources. C’est une lapalissade que de dire que les nouvelles autorités ont hérité d’un pays en lambeaux économiquement, politiquement et socialement. Le mot n’est pas fort. Il s’agit moins d’une imagination que d’une réalité corroborée par des faits vécus par les sénégalais. Notre pays est confronté à une crise politique, économique et sociale sans précédent. Cette situation est loin d’être un accident de l’histoire. Elle découle d’un processus qui s’est installé depuis l’avènement des libéraux qui ont fait du narcissisme leur mode de gestion. Lequel s’est traduit par une gestion solitaire du pouvoir, excluant tout sénégalais qui n’était pas de leur bord ou qui avait une voix discordante. Résultats des courses : gestion népotique et clanique, accaparement des terres (zone de captage, foire de Dakar, emprise de l’aéroport Dakar-Yoff, etc), dilapidation de nos derniers publics (rapports des corps de contrôle), bradage de ressources naturelles (privatisation des sociétés minières) et halieutiques (accords de pêche léonins avec l’EU) pour ne citer que ceux-là. Au-delà de ces actes malveillants, il faut noter les maux que ces derniers ont charriés : érosion progressive et continue du pouvoir d’achat des ménages, une jeunesse confrontée à un chômage endémique qui la confine dans un désœuvrement total. Désœuvrement qui finit par susciter chez elle, une révolte caractérisée par une indiscipline notoire avec son corollaire mortifère (agression mortelle souvent sous l’emprise de la drogue, bagarres pour de modiques sommes d’argent), des retraités qui n’en peuvent plus de vivre cette affliction de voir leurs progénitures sans espoir de trouver un emploi. En somme une jeunesse livrée à elle-même sans perspectives d’avenir, sans aucun repère. En toute réponse à la montée fulgurante de cette indiscipline juvénile qui menace leur existence, les dirigeants, les derniers en date, n’ont eu d’autres solutions que celle de transformer le pays en une piste de rodéo pour des conducteurs de motos-taxis (dérisoirement appelé Jakartamen). En vérité, censée régler le chômage des jeunes, la « jakartisation » du pays s’est révélée contreproductive et mortifère pour cette jeunesse qui chaque jour que Dieu fait, laisse son lot de morts sur nos routes, broyés parfois de façon atroce par des automobilistes eux-mêmes, menacés. Le mal est profond et le retard abyssal. La responsabilité est sans aucun doute imputable aux régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis 1960 à nos, de Senghor à Macky Sall en passant par Abdou DIOUF et Abdoulaye WADE. Nous avons tous en mémoire les images portant sur des signatures d’accord de prêts ou dons de partenaires financiers portant sur des centaines de millions (l’unité de compte d’alors) que notre télévision nationale, la RTS nous jetait à la figure. D’ailleurs, nous continuons toujours de nous interroger sur la destination de ces fonds. Toutefois, nous tenions plus tard, de nos amis de la BCEAO que la Banque Mondiale en avait assez d’octroyer des crédits aux pays africains, y compris le nôtre sans les effets escomptés. Lesquels crédits finissaient par faire l’objet de détournements. C'est ce constat-là qui a changé la donne au point que les institutions financières s’en étaient résolues à procéder par des décaissements suivant l’avancement des projets. C’est peut-être cela qui explique en partie le retard accusé par rapport à la Corée du sud. D’ailleurs, nos économies et experts en la matière, aiment prendre en exemple les performances économiques coréennes à titre comparatif. En effet, selon beaucoup d’universitaires et chercheurs, la Corée du sud était en 1960, au même niveau de développement que le Sénégal mais…. A cet effet, une étude du Ministère de l’économie, des finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de la France, mentionne que depuis « 2023, la Corée est inscrite parmi les pays Membre de l’OCDE et du G20 avec un rang de 13e économie mondiale et le 8e exportateur mondial (632,6 Md$). Rang qu’elle tient de la force de l’économie de son industrie. » La référence n’est pas anodine. Elle s’inscrit en droite ligne dans les déclarations du Président Diomaye FAYE et de son Premier Ministre Ousmane SONKO à l’occasion de la Conférence des Administrateurs et Managers Publics (CAMP) et l’ambition de transformer le pays d’ici à 2025 : « une réforme profonde de l’administration, visant à la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans la réalisation de ses missions. » L’année 1960 est une année symbolique pour les deux Etats : année d’indépendance pour le Sénégal et point de départ pour un changement de cap pour la Corée. Nous ne ferons pas l’économie de dérouler les différentes étapes de la transformation de l’économie coréenne pour une meilleure conscientisation des masses sénégalaises que : «Faire du Sénégal un pays prospère est possible» C’est en 1961, sous l’impulsion du guide éclairé, Park Chung Hee, que le changement de ligne a été amorcé avec quatre (4) mesures phares : - le vote de la loi anti-corruption du 14 juin 1961. Elle marque : - le début d’une épuration tournée contre les anciens fonctionnaires ; - la création de l’Association des Entrepreneurs Coréens, en août 1961 ; - le lancement d’un projet de complexe sidérurgique à Ulsan, en janvier 1962. Il sera finalement inauguré en 1967 ; - le rétablissement des relations diplomatiques avec le Japon, en 1966. Importante décision de paix et de coopération matérialisée par le traité de normalisation des relations entre le Japon et la Corée du Sud du 22 juin 1965 qui permit également de développer les relations économiques entre les deux pays et l'implantation d'entreprises japonaises en Corée du Sud. Cette décision fait suite à la fin de la guerre entre les deux Corées. L’application de ces mesures et leur appropriation par les masses s’est traduite par une industrialisation de 1961 à 1971 marquée par une bonne part de contribution de l’agriculture de 27,2% du Produit National Brut (PNB). Processus qui s’est appuyé sur l’épargne nationale. N’est-ce pas ce à quoi, nous convient Diomaye et Sonko pour le développement de notre cher Sénégal ? Toutefois, il s’agit d’une entreprise qui requiert du courage et une volonté politique de la part de ces derniers. Roland Topor nous dit : «Une rupture est toujours douloureuse au moins, permet-elle de conserver l’essentiel : conserver l’estime, éviter le pourrissement dû à l’exaspération, raviver le désir qu’on éprouve pour le monde.» Ce qui suppose qu’elle demande une mobilisation et d’énormes sacrifices de la part de chaque sénégalais pour l’essentiel : un Sénégal pour tous. Dans cette entreprise, il revient à Diomaye et Sonko, le rôle d’impulser les politiques de développement et à nous autres acteurs de nous y conformer et d’animer le processus. Cependant, le redressement promis ne saurait se réaliser sans restaurer l’ordre et la discipline, dépolitiser l’Administration publique, fiabiliser le processus de transmission des données statistiques à l’Agence, nationale de la Statistique et de la Démographie, rendre cohérente la structure organisationnelle gouvernementale, favoriser le dialogue et la concertation qui restent des mesures incontournables pour la réussite du projet. Les mesures immanquables sont les suivantes 1) Restaurer l’ordre et la discipline : l’atteinte des objectifs déclinés dans le « l’Agenda National de Transformation, Sénégal 2050 » avec ses objectifs sou jacents, ne saurait se réaliser dans un désordre encore moins dans l’indiscipline telles que nous les vivons dans le pays. Il faut y mettre fin à tout prix en s’attaquant aux comportements d’une part, de cette nouvelle opposition et d’autre part, à ceux de militants « pastéfiens »; condition sine qua non ! 2) Dépolitiser l’Administration Publique : l’engagement en politique d’un fonctionnaire requérant la constitution d’une base politique et de son entretien tout comme il peut lui conférer une impunité, l’expose à des risques de corruption et de détournements de derniers publics d’autre part. D’autre part, cet engagement peut constituer une force d’inertie qui imbibe toute action de ce dernier envers ses assujettis au détriment de l’efficacité parfois même dans le recouvrement des droits et taxes, le soubassement de tout développement socioéconomique. 3) Fiabiliser le processus de transmission des données statistiques à l’Agence, nationale de la Statistique et de la Démographie : éviter le syndrome du train qui arrivé à la gare, fait constater que les wagons ont décroché de la locomotive depuis longtemps. La métaphore renvoie à la fausseté des résultats induite par des paramètres faux. La fiabilisation des sources de collecte des données statistiques passe forcément par une sensibilisation de leurs fournisseurs (les entreprises sur les données de production). Il faut crédibiliser les hypothèses de base de calcul des agrégats macroéconomiques. N’y met du sien dans ce qu’il fait que celui qui est conscient de l’importance et des enjeux des actes qu’il pose. La sensibilisation sur la question s’impose. 4) Rendre cohérente la structure organisationnelle gouvernementale : par souci d’efficacité et d’efficiente, une organisation doit répondre à une logique de cohérence et d’orthodoxie. Il ne sert à rien, sous le prétexte que telle structure est source d’enjeux politiques ou de ressources financières importantes, de la placer sous une tutelle qui ne devrait pas être la sienne. A titre illustratif, il nous revient que le COUD censé garantir les conditions sociales de réussite des étudiants, est placé sous l’autorité de la Présidence de la République au détriment du Ministère de l’Enseignement Supérieur, pourtant comptable des résultats scolaires. 5) Favoriser le dialogue et la concertation : dialogue et concertation avec toute la classe politique, opposition y compris sur des questions à enjeu national et international chaque fois que de besoin pour une gestion participative, ne peut s’en exonérer le pouvoir actuel, sous peine d’être confronté à un effet boomerang. En tout état de cause, l’heure devrait pour nous autres, témoin d’une bonne partie de l’histoire politique d’hier et d’aujourd’hui, d’accompagner cette génération dans leur projet de transformation systémique du pays plutôt que de chercher à entraver leurs actions. Il nous revient au nom de l’intérêt de la nation, de faire des rappels historiques relatifs à la gestion du pays pour éclairer le présent et barrer la route à ces détracteurs, « pyromanes » hier, aujourd’hui « vendeurs d’illusions » pour un avenir meilleur au profit de nos enfants. Ça suffit ! Le pays a assez de souffrir des manœuvres politiciennes. |
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Mamadou FAYE
Grand-Yoff