Publié le 28 Feb 2025 - 15:08
OLYMPIQUE DE MARSEILLE

Longoria : une suspension symbolique

 

Suspendu quinze matchs par la commission de discipline de la LFP, Pablo Longoria a été sanctionné davantage comme un joueur violent que comme un dirigeant de club qui mène une fronde face à l’arbitrage français. Qu’on se le dise : cette sanction est plus symbolique qu’autre chose.

 

Seul un cercle très fermé de personnes a eu accès à la première réaction de Pablo Longoria, au moment où il a appris, ce mercredi, sa suspension pour 15 matchs infligée par la commission de discipline de la LFP. Attention : on ne parle pas là de celle exprimée de façon laconique dans un communiqué tapé en cinq minutes et publié par le club olympien tard dans la soirée, ce mercredi, qui disait : « L’Olympique de Marseille prend acte de la sanction rendue ce jour par la commission de discipline de la LFP à l’égard de son président, Pablo Longoria. […] Pablo Longoria poursuivra également tous ses efforts pour le développement et la valorisation du football français, au niveau national et international. » Non, on parle de celle que le boss du sportif à l’OM a dû avoir lorsque la sanction est tombée. Un éclat de rire ? Une blague potache ? Pire, de l’indifférence ? Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas cette annonce qui va l’empêcher de dormir la nuit entre deux matchs sud-américains.

Un coup de com, rien de plus

Tout simplement parce que hormis si on a loupé un ou deux épisodes, Pablo Longoria n’est toujours pas latéral gauche à l’OM et que donc le suspendre quinze matchs ne va pas renverser l’ordre mondial ou même affecter le rendement de la machine créée par Roberto De Zerbi. Ok, Don Pablo ne pourra plus s’asseoir en tribunes présidentielles. Ok, il perd son accès au terrain et ne pourra plus crier « Corruption » comme un révolutionnaire dans les travées des différentes enceintes de Ligue 1. Ok, il va même louper le prochain conseil d’administration de la LFP. Et donc ? Ce coup sur la tête ressemble davantage à un shampoing chez “Vanitif’ Hair” qu’à une assommante et castratrice réprimande qui va véritablement freiner les ardeurs du dirigeant marseillais. Il ne faut pas s’y tromper : en prenant cette sanction, les instances françaises ont surtout voulu marquer le coup. Pour envoyer un message de soutien à la corporation arbitrale, à ces femmes et hommes chaque week-end en première ligne qui ne reçoivent au demeurant qu’un soutien très discret de la part de la classe dirigeante, notamment au niveau du suivi psychologique.

Mais en ce qui concerne Longoria, il reste président de l’OM. Le club français le plus populaire, le seul jusqu’à présent à avoir gagné la Ligue des champions, un catalyseur pour de nombreux supporters aux quatre coins de la France, de la Canebière à Angers et un peu partout ailleurs. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si la sanction, finalement, est si faible : il aura suffit d’un rapide rétropédalage de Longoria auprès de l’AFP pour diminuer sa sanction qui aurait pu s’étendre jusqu’à six mois. Ce n’était dans l’intérêt de personne, notamment pas du football français, d’accentuer la fracture avec l’OM qui est toujours bien vive. En attendant, si l’OM doit désormais se passer « officiellement » de la présence de Medhi Benatia et donc de Longoria en tribunes, il peut continuer à nourrir son récit aux relents paranoïaques d’un club seul contre tous. Peut-être la meilleure façon de rester unis, dans un championnat ultra-dominé sportivement, économiquement et politiquement par le PSG, au moment d’aborder un sprint final sportif où Marseille est plus que jamais en bonne posture pour retrouver la Ligue des champions.

Sofoot

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