Retirer à la Gambie son statut de capitale des droits de l'homme
Les représentants des ONG des droits de l'homme, réunis à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, pour le 25ème anniversaire et la 52ème session de la Commission africaine des droits humains et des peuples (CADHP), ont intensifié les appels pour retirer à la Gambie son statut de 'capitale des droits de l'homme en Afrique' dont elle bénéficie pour abriter le siège de la CADHP.
La Gambie abrite le siège de la CADHP et est liée par un accord qu'elle a signé avec l'Union africaine. Toutefois, les défenseurs des droits de l'homme ont affirmé dans une résolution sur la Gambie, en date du 6 octobre et remise à la PANA mardi que 'le gouvernement gambien est surtout connu pour son mépris des principes des droits de l'homme et ses actes continus de violations des droits; il est devenu impérieux de lui retirer le privilège d'abriter le siège d'un organe panafricain'. La CADHP a pour mandat de promouvoir et de protéger les principes fondamentaux de la primauté du droit, de la démocratie et des droits humains en utilisant une approche basée sur les droits de l'homme.
'Nous lançons un appel à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, pour la troisième fois en autant d'années, d'user de son influence, d'exercer son mandat et de pousser la Commission de l'Union africaine à transférer le bureau de la Commission des droits de l'homme de l'UA vers un autre Etat membre qui a fait ses preuves tangibles du respect des droits de l'homme, de l'état de droit et de la bonne gouvernance', ont souligné les participants.
Ils estiment que 'le gouvernement de la Gambie ne possède pas en principe et en pratique l'autorité morale pour continuer à bénéficier du privilège d'abriter une commission des droits de l'homme car elle a démontré, à maintes reprises, que la protection et le respect des droits de l'homme ne font pas partie de ses priorités'. Les défenseurs des droits ont indiqué qu'ils sont préoccupés par 'la détérioration rapide de l'état de droit, la dégradation accrue des droits de l'homme, les disparitions continues et une détérioration de la liberté de presse' en Gambie.
Les ONG ont exhorté le gouvernement de la Gambie à respecter ses obligations pour le respect au mandat de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples et à faire respecter les principes fondamentaux de la Charte continentale sur les droits humains, la Charte africaine sur les droits humains et des peuples. La Charte, aussi appelée la 'Charte de Banjul', a été rédigée par des experts juristes africains, parmi lesquels l'éminent juge gambien, Hassan Jallow, en poste au tribunal pénal d'Arusha. La session de cette année est la première de son genre à se tenir hors de la Gambie en autant d'années.
Lors des deux précédentes sessions, des défenseurs des droits de l'homme, sous la houlette de la délégation tunisienne, avaient mené une campagne vigoureuse pour délocaliser les séances, invoquant des violations des droits de l'homme en Gambie comme une raison majeure.
Afriquejet