Publié le 22 Jul 2025 - 18:35
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

91 millions de malades par an en Afrique, 137 000 morts

 

En Afrique, les maladies d'origine alimentaire affectent chaque année plus de 91 millions de personnes et causent 137 000 décès, dont 70 % sont liés à des maladies diarrhéiques.

 

Hier, lors de l'atelier de validation du guide de l’enseignant et des supports didactiques sur la Sécurité sanitaire des aliments (SSA) pour l’élémentaire, le responsable pédagogique de la Division du contrôle médical scolaire au ministère de l'Éducation nationale a rappelé qu'en Afrique, les maladies d'origine alimentaire touchent chaque année plus de 91 millions de personnes et causent 137 000 décès. Le Sénégal, selon Amadou Adama Ndiaye, n’est pas épargné, avec des enjeux aggravés par l’urbanisation et la prédominance du secteur informel alimentaire.

C’est pourquoi il considère que ce guide constitue une réponse proactive, car il s’inscrit en parfaite cohérence avec les engagements majeurs du Sénégal. Il contribue directement à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), notamment les ODD 2 (Faim Zéro), 3 (Bonne santé), 4 (Éducation de qualité), 6 (Eau propre) et 12 (Consommation responsable). Il est également aligné sur la Vision « Sénégal 2050 », qui place la souveraineté alimentaire et le bien-être au cœur des ambitions nationales. Ce guide s’intègre pleinement dans le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence de l’éducation et de la formation (Paquet-EF 2018-2030), en enrichissant les curricula de compétences essentielles.

‘’L’école est le lieu privilégié pour semer les graines d’une culture de prévention. En formant nos enfants aux bons réflexes dès le plus jeune âge, nous bâtissons des citoyens conscients et des ambassadeurs de la santé dans leurs communautés. C’est un investissement stratégique pour le capital humain de notre nation’’, a-t-il expliqué. De son côté, Dr Mamadou Ndiaye, expert en sécurité sanitaire des aliments au bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné que la sécurité sanitaire des aliments constitue l’un des fondements les plus critiques de la santé publique, de la nutrition, du commerce agroalimentaire et du développement durable. Et pourtant, les risques liés aux maladies d’origine alimentaire continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines.

Selon lui, ces maladies – dont 70 % sont de nature diarrhéique – affectent principalement les populations les plus vulnérables, notamment les enfants. L’augmentation de la consommation d’aliments issus de la restauration de rue et des marchés informels accentue les risques, surtout si les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées. Ces défis, a-t-il ajouté, exigent des réponses coordonnées, multisectorielles et durables impliquant les autorités, les professionnels de la chaîne alimentaire, les consommateurs et les médias. ‘’Il nous faut donc disposer de ressources humaines sensibilisées et formées sur les questions essentielles de la sécurité sanitaire des aliments. Vous, journalistes, êtes des acteurs essentiels dans la construction d’une culture de prévention et de responsabilité en matière de sécurité alimentaire. Assurément, un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde. Nous attendons de vous, à l’issue de cet atelier, un engagement renouvelé pour intégrer durablement la question de la sécurité sanitaire des aliments à tous les niveaux de l’enseignement élémentaire au Sénégal. Garantir une alimentation saine et sûre pour toutes et tous ne doit pas être perçu comme un luxe, mais comme un droit fondamental. En investissant dans l’éducation, nous jetons les bases d’un avenir plus résilient, plus juste et plus durable’’, a-t-il précisé.

Pour le Pr Amadou Diop, président du Codex, la question de la sécurité sanitaire des aliments est devenue un enjeu crucial, non seulement pour la santé publique, mais également pour le développement socio-économique du pays. Les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé sont sans appel : chaque année, des millions d’Africains, y compris des Sénégalais, tombent malades après avoir consommé des aliments contaminés. Il estime qu’il est de leur responsabilité collective d’agir en amont, notamment par l’éducation et la sensibilisation. C’est dans cette perspective, a-t-il expliqué, que le Comité national du Codex, en collaboration étroite avec la FAO et les différents ministères partenaires, s’est engagé dans le développement de ces outils pédagogiques.

‘’Car en investissant dans l’éducation dès le plus jeune âge, nous semons les graines d’une culture de la prévention, d’une hygiène alimentaire rigoureuse et de comportements responsables au sein des familles et des communautés’’, selon lui. Ainsi, il considère l’école est un levier puissant de transformation sociale. Les enfants, au-delà des savoirs qu’ils acquièrent, deviennent des vecteurs de bonnes pratiques auprès de leurs parents, voisins et proches. ‘’En intégrant des modules sur la sécurité sanitaire des aliments dans les curricula, nous posons les jalons d’une société plus consciente, mieux protégée et plus résiliente face aux risques alimentaires. Aujourd’hui, nous sommes réunis pour valider ensemble le fruit d’un travail collectif, mené avec rigueur et engagement par nos équipes techniques et pédagogiques. Cet atelier n’est pas une simple formalité : il est une étape décisive, car il s’agit de s’assurer que le contenu de ce guide et de ces supports est pertinent, adapté et accessible pour nos apprenants. Je vous invite donc, chers participants, à contribuer activement aux échanges, avec exigence et bienveillance, afin que les outils validés aujourd’hui répondent véritablement aux attentes du terrain et aux besoins réels de nos écoles’’, a conclu le Pr Diop.

CHEIKH THIAM

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