Modou Diagne Fada se défend et précise
La Sonacos promeut les retraités au détriment des jeunes cadres. Sur cette question qui agite l’entreprise, le directeur général a tenu à apporter des précisions et donner des raisons. Mamadou Diagne Fada était en visite de travail à l’usine de Diourbel.
Des retraités sont maintenus au détriment de jeunes cadres diplômés. Telle est la situation qui prévaut au niveau de la Sonacos. Présentement, cinq personnes qui ont rang de directeur, en sus de leur pension de retraite, bénéficient de contrats spéciaux. Et cela, en violation flagrante des directives du chef de l’État. En 2017, sur instruction du président de la République, l’ancien Premier ministre avait sorti une circulaire demandant aux ministres et aux directeurs généraux de mettre fin aux contrats spéciaux de personnes admises à faire valoir leurs droits à une pension de retraite.
‘’Il n’y a pas une politique de maintien des retraités au niveau de la Sonacos. Quand des retraités terminent leur mission, la plupart du temps, nous les laissons partir. C’est le cas de Cheikh Fall qui était directeur de l’usine de Diourbel. Aujourd’hui, il est à la retraite. Il peut arriver que de hauts cadres atteignent l’âge de la retraite et qu’on ait besoin d’eux au niveau national et qu’on les retienne. Mais ce sont des cas exceptionnels ; ce n’est pas vraiment la règle aujourd’hui. Beaucoup de jeunes ont trouvé leur place au sein de la Sonacos, beaucoup de nouveaux ont retrouvé la Sonacos et nous allons continuer cette politique de rajeunissement, de recrutement, pour permettre aux jeunes de trouver un emploi’’, a rassuré Modou Diagne Fada interpellé sur la question lors d’une visite de travail à l’usine de Diourbel.
Cette dernière s’inscrit dans le cadre de la préparation de la campagne de commercialisation de l’arachide. ’’La Sonacos est en voie de redressement et aujourd’hui, nous pouvons vous annoncer que le président de la République, Macky Sall, a donné des instructions fermes pour que le plan d’urgence de redressement de la Sonacos, estimé à 20 milliards F CFA, soit financé et que l’État puisse nous apporter sa garantie pour qu’on puisse lever ces fonds pour retaper l’outil de production, pour renouveler les machines, pour augmenter nos capacités de production, pour augmenter nos taux de remboursement…’’, a indiqué en outre M. Diagne.
52 milliards F CFA pour la campagne de commercialisation de l’arachide
Pour cette présente campagne de commercialisation de l’arachide, Modou Diagne Fada a annoncé une augmentation de l’enveloppe qui lui est destinée. ‘’L’année dernière, l’enveloppe était de 46 millions d’euros, c’est-à-dire 26 milliards F CFA. Cette année, l’enveloppe est de 86 millions d’euros, c’est-à-dire 52 milliards F CFA. Compte tenu de l’apport des banques locales, parce que nous les avons sollicitées et certaines d’entre elles nous ont donné un accord de principe pour venir accompagner le financement de la campagne, nous avons arrêté de nous fixer des objectifs de collecte’’, a-t-il dit.
Durant cette étape de Diourbel, le directeur général de la Sonacos s’est adressé aux producteurs. ‘’Le message que nous lançons à l’endroit des producteurs, à l’endroit des opérateurs, c’est que nous avons suffisamment d’argent pour acheter la quantité de graines qu’ils voudront bien nous vendre. On est à l’aise financièrement. On est prêt à acheter le maximum de graines qui nous sera vendu, parce que nous avons le financement nécessaire pour le faire, avec l’appui du président de la République. Comme vous le savez, le Sénégal a une très bonne signature et nous n’avons aucun problème à lever des fonds, d’autant plus que l’année dernière aussi, ce qui nous avait été alloué, nous l’avions consommé intégralement. C’est vous dire que la Sonacos est en voie de relance, parce que pour nous, elle est déjà redressée, parce que quand une société réussit à faire trois bilans positifs successifs (2019, 2020 et 2021) alors qu’il y a de cela quelques années l’objectif était de rompre le cycle des pertes’’, s’est-il félicité.
Interpellé sur le prix du kilogramme d’arachide, le directeur général a précisé ‘’que ce n’est pas la Sonacos qui fixe le prix aux producteurs. Le prix aux producteurs est discuté au niveau du Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA) qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière. Cette année, malheureusement, un consensus n’a pas été obtenu autour du prix, au niveau du CNIA et des propositions ont été faites au gouvernement. Maintenant, le gouvernement validera un prix officiel, la Sonacos verra quelle stratégie de commercialisation va-t-elle dérouler. Pour le moment, on ne peut pas le dire. Comme vous le savez, l’année dernière, le prix officiel aux producteurs était de 250 F CFA. Nous y avions ajouté 20 F CFA. Nous avions pris départ avec 270 F CFA pour le producteur. C’est vous dire que l’ambition que nous avons et qui est aussi celle du Président Macky Sall, c’est toujours d’aider le producteur, le paysan, mais aussi de ne pas anéantir l’industrie’’.
Il poursuit : ‘’Voilà l’équilibre que le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural sera chargé de trouver pour que tous les acteurs y trouvent leur compte. Bien entendu, il ne faudrait pas aussi oublier les consommateurs d’huile d’arachide. Il y en a dans ce pays qui en raffole, parce que c’est une huile de meilleure qualité. Donc, plus le producteur monte, mais plus le prix au consommateur monte. C’est à nous maintenant de trouver le juste équilibre pour que tous les acteurs puissent trouver leur compte : les producteurs, les transporteurs, les opérateurs, les industriels et les consommateurs’’.
Boucar Aliou Diallo (Diourbel)