Publié le 8 May 2013 - 08:46
ACCUSÉ DE VIOL

 Le marchand nie et soutient que la victime affabule

Le marchand M. Fall a-t-il violé sa cliente A. Kh. D ou est-il victime d’une cabale de cette dernière ? Face aux dénégations du prévenu, le parquet a invité le tribunal à ordonner une enquête supplémentaire.

 

A voir hier A. Kh. D. et M. Fall, chacun assis à l’une des extrémités de la première rangée des deux colonnes de la salle d’audience n°5, il est difficile de savoir lequel des deux était prévenu ou partie civile. 23 ans, l’air renfrogné, joues boursouflées, A. Kh. D ne peut contenir ses larmes pendant la plaidoirie de son avocate, Me Borso Pouye. Quant à son voisin de droite, sourire en coin, M. Fall a l’air serein. Pourtant, c’est lui le prévenu et il est accusé de viol. Si M. Fall affiche cette mine si joyeuse, c’est parce qu’il se dit innocent. Ce jeune marchand de vêtements pour femmes dit n’avoir rien à se reprocher.

 

‘’Je n’ai jamais entretenu de rapport sexuel avec elle’’, clame-t-il. M. Fall parle plutôt de cabale de la dame divorcée qui, révèle-t-il, lui doit de l’argent et refuse de lui payer. ‘’Elle a pris à crédit des effets vestimentaires d’une valeur de 22 000 francs Cfa. J’ai fait de multiples va-et-vient chez elle mais à chaque fois, elle me renvoyait au lendemain’’, raconte le prévenu. Las des promesses non tenues, M. Fall menace alors de faire un scandale si la dame s’obstine à retarder davantage le paiement. ‘’Un jour, elle m’appelle en m’accusant d’avoir abusé d’elle et promet de me dénoncer si je remets les pieds chez elle.’’

 

Malgré tout, le marchand se pointe le lendemain chez la dame pour réclamer son argent. La séance d’explication finit à la gendarmerie avant d’atterrir à la barre où A. Kh. D réitère ses accusations et parle d'envoûtement. ‘’Des copines me l’ont présenté. Quand il est venu chez moi, il m’a serré la main et j’ai aussitôt perdu conscience’’, accuse-t-elle. ‘’Après l’avoir raccompagné, j’ai repris mes esprits et j’ai retrouvé un préservatif dans ma salle de bain’’, confie la victime.

 

Ses propos semblent être confortés par la présence des empreintes du prévenu sur le préservatif. ‘’Je l’ai touché lorsque le gendarme me l’a montré’’, se justifie M. Fall. Pour y voir clair, Me Pouye demande au tribunal d’ordonner une contre-expertise, à défaut de condamner le prévenu à ‘’laver la réputation’’ de sa cliente à hauteur de cinq millions de francs Cfa.

 

Le représentant du parquet estime lui aussi qu’une enquête supplémentaire est nécessaire. Le substitut Modou Sokhna Thiam invite alors le tribunal à entendre le gendarme enquêteur et à ordonner une réquisition à la Sonatel. Pas la peine, semble dire la défense. Me Sambène Diop estime en effet que son client doit être relaxé purement. ‘’S’il était un violeur, il n’aurait pas accepté d’aller à la gendarmerie avec la partie civile et de payer le prix du taxi’’, assène l'avocat. Le tribunal donnera son verdict le 13 mai prochain.

 

FATOU SY

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

Section: