Publié le 23 Jul 2012 - 10:49
AFFAIRE HISSENE HABRE

Des consultations pour son jugement ont débuté vendredi

 

L'Union africaine (UA) et le Sénégal ont entamé vendredi des consultations dans le but de juger l'ex-président tchadien Hissène Habré, a affirmé le représentant sénégalais auprès de la Cour internationale de Justice, qui a ordonné à Dakar de poursuivre ou extrader M. Habré. Les consultations entre l'Union africaine et le Sénégal en vue de mettre en place le plus vite possible un dispositif pour juger Hissène Habré ont débuté aujourd'hui-même, a déclaré à des journalistes Cheikh Tidiane Thiam, agent du Sénégal auprès de la CIJ, rapporte l'AFP.

 

La CIJ rejoint le Sénégal dans ce qu'il n'a jamais contesté, à savoir sa volonté de poursuivre M. Habré, a également déclaré M. Tidiane Thiam, directeur général des affaires juridiques et consulaires au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur. La Cour, saisie par la Belgique en février 2009, a ordonné vendredi à Dakar de poursuivre sans aucun autre délai l'ancien président tchadien Hissène Habré, accusé de génocide commis par son régime (1982-1990) ou de l'extrader.

 

 

Le Sénégal ne doit cependant poursuivre Hissène Habré que pour les crimes présumés commis après l'entrée en vigueur et la ratification par le Sénégal de la Convention sur la torture, le 26 juin 1987, a estimé la CIJ. On s'attend à la création, peut-être même dès la semaine prochaine, d'un tribunal spécial, a pour sa part déclaré Leslie Haskell, avocate pour l'ONG Human Rights Watch, qui a salué l'arrêt de la CIJ comme une grande victoire pour les victimes.

 

Dakar avait accepté en 2006 de juger M. Habré à la demande de l'Union africaine (UA) mais n'a jamais organisé de procès. Mais le nouveau président sénégalais Macky Sall, qui a pris ses fonctions le 2 avril, a pour sa part récemment assuré qu'Hissène Habré serait jugé au Sénégal.

 

Il doit se faire ''avec Idriss Déby comme témoin''

 

Restons dans le dossier Hissène Habré pour rapporter un son de cloche qui risque de donner du grain à moudre aux avocats de l'ancien président du Tchad. Eh bien ! La Coordination internationale des forces tchadiennes en exil (pôle d’Afrique) dit prendre ''acte de la décision rendue publique vendredi dernier par la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye relative au différend qui oppose la Belgique au Sénégal dans l’affaire dite d’Hissène Habré''.

 

Mais, déclare la structure dans un communiqué reçu hier, ''pour nous, forces vives tchadiennes en exil, opposées au pouvoir central d’Idriss Déby, il urge de rappeler aux autorités de Dakar, qu’elles ne doivent [pas] perdre de vue que le procès Habré ne peut se tenir sans l’actuel président du Tchad qui fut, durant les huit (8) ans de son règne, le Commandant en Chef de l’armée tchadienne, le conseiller sur la question de sécurité et des renseignements du régime déchu''.

 

Ces opposants tiennent à ''informer l’opinion nationale, internationale et les partenaires du Sénégal, qui s’activent autour de ce procès très médiatisé que l’actuel Président tchadien, Idriss Déby ne peut évacuer en aucune manière sa lourde responsabilité dans les graves atrocités commises à l’encontre des populations civiles de la zone méridionale lors des événements funèbres et douloureux connus de tous les Tchadiens appelés 'septembre noir de 1984'''.

 

 

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