Les trafiquants abandonnent une demi-tonne de chanvre indien
Le trafic de drogue est un fléau difficile à éradiquer dans la Petite Côte. Les trafiquants en ont fait une zone de transit. Hier, dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, les agents ont mis la main sur une importante quantité de chanvre indien.
Les agents de sécurité de l’aire marine protégée (AMP) de Joal-Fadiouth ont fait une belle moisson. Lors d’une patrouille, les hommes du commandant Mapathé Djiba ont mis la main sur un peu plus de cinq quintaux de chanvre indien que des trafiquants en fuite ont laissé derrière eux. Douze sacs contenant 508 kg de l’’’herbe qui tue’’ ont été ainsi saisis. ‘’C'est à partir de nos recherches qu'on a découvert qu'ils ont camouflé les 12 sacs qui contenaient à peu près 508 kg de chanvre indien. C'est comme ça qu'on a pu retrouver cette quantité énorme de chanvre indien au niveau de l'AMP’’, explique le conservateur de l’AMP.
À l’en croire, ‘’c'est la troisième fois que des saisies sont faites au niveau de l’aire marine protégée. Mes prédécesseurs avaient procédé à deux saisies. Mais je pense que ce n'était pas des quantités aussi grandes. Cette fois-ci, c'est trop. Parce qu’une demi-tonne de chanvre, c'est quand même beaucoup’’.
D’ailleurs, le commandant Djiba souligne que l’aire marine protégée constitue une plaque tournante, une zone de transit de ce produit prohibé. ‘’Donc, renseigne-t-il, souvent, on fait attention à ces trafics qui se font au niveau de l'AMP, parce que toutes les pirogues qui viennent de la Gambie, de la Casamance passent par l'aire marine protégée. C'est aussi une zone où il n'y a pas d'habitation et où les trafiquants peuvent se faufiler, se camoufler rapidement et partir rejoindre la route qui va vers Palmarin. Ce sont ces instructions qu'on donne souvent, quand on va en patrouille’’, renseigne M. Djiba.
C’est qui s’est passé d’ailleurs hier. Il raconte : ‘’Lors d'une patrouille en mer, nous étions en train de procéder à l’interpellation d'un pêcheur, lorsque nous avons aperçu deux personnes sur une autre pirogue. Quand ils nous ont vus venir, ils ont commencé à montrer des signes de défaillance. Donc, en interpellant le pêcheur, on avait l'œil sur l'autre pirogue, puisqu’elle était suspecte. Quand on a fini d'interpeller le pêcheur, les deux autres se sont rendu compte que nous étions des hommes de tenue en camouflage’’, raconte Mapathé Djiba.
Avant de poursuivre : ‘’Ils ont déposé le produit au niveau du rivage, dans la mangrove. Nous avons fait cap vers eux, mais ils ont contourné pour s’engager dans la mangrove. Ils savaient qu'ils avaient une pirogue plus rapide que la nôtre qui était une grande. On avait le choix entre les suivre ou prendre le produit. Si on les suivait, on n'allait pas les rattraper.’’
Pour le moment, le commandant Djiba a déclenché la procédure de restitution du produit aux autorités. ‘’Dès la saisie du produit, nous avons informé l'autorité qui est le directeur des Aires marines protégées qui, à son tour, a informé la tutelle. C'est à partir de là qu'ils nous ont donné instruction de saisir le procureur de la République de Mbour qui a transmis ce dossier à ses supérieurs. Ils nous ont instruits de travailler avec l'Ocrtis de Thiès, pour qu'on puisse leur donner le produit. C'est ça la procédure administrative’’, explique le conservateur de l’AMP de Joal-Fadiouth.
IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)