Macky Sall demande une évaluation au gouvernement
Le président de la République a invité, en Conseil des ministres, le gouvernement à faire l’état des lieux des 23 mesures prises au lendemain du tragique accident de Sikilo qui avait fait une quarantaine de morts et une centaine de blessés.
Cinq mois après. Les indignations se sont tues. L’émotion a baissé. Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023, une collision entre deux bus de transport en commun a occasionné l’accident routier le plus meurtrier de ces dernières années. À Sikilo (Kaffrine), le choc du début d’année a fait plus de 40 morts et une centaine de blessés.
Au lendemain de cet épisode qui a ému tout le pays, lors d’un Conseil interministériel, le gouvernement a pris certaines décisions visant à limiter le nombre de morts sur les routes sénégalaises.
Hier, en Conseil des ministres, le président de la République Macky Sall a demandé ‘’l’évaluation des mesures de sécurité routière et du suivi du programme de modernisation du secteur des transports’’. Ceci, en invitant le Premier ministre à ‘’engager avec toutes les structures publiques et organisations de professionnels impliquées l’évaluation de l’application des mesures de prévention des accidents et de renforcement de la sécurité routière’’.
Parmi les 23 décisions prises par le gouvernement, les interdictions de "circuler sur les routes interurbaines entre 23 h et 5 h", de la ‘’transformation de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transport de passagers’’ ou ‘’visant à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des porte-bagages supplémentaires’’, de ‘’la pose et l’usage des porte-bagages, et prescrivant le démantèlement de ceux déjà fixés sur les véhicules de transport de personnes’’.
23 mesures à évaluer
Ces mesures avaient d’ailleurs provoqué un mouvement d’humeur des syndicats des travailleurs du secteur du transport ayant obligé le gouvernement à reculer sur certains points. Désormais, le chef de l’État souhaite avoir une idée claire de ce qui a été appliqué pour une meilleure sécurité routière.
Lors d’un Comité régional de développement (CRD) axé sur la sécurité routière tenu en octobre 2022, le directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), Cheikhou Oumar Gaye, révélait qu’entre janvier et septembre de la même année, 519 personnes ont été victimes d’accidents mortels de la route, compte non tenu des décès notés lors du Magal (33 morts) et du Gamou (8 morts). Ce qui confirme la moyenne effarante de 700 personnes qui meurent chaque année dans les accidents de la circulation.
Toujours dans le secteur de l’automobile, le président de la République est revenu sur l’inauguration, le mardi 2 mai 2023, de la Zone d’activités des mécaniciens et professionnels de l’automobile (Zampa) à Diamniadio. Macky Sall a demandé au gouvernement d’engager, ‘’dans le consensus de toutes les parties prenantes, la relocalisation progressive des activités des mécaniciens et des professionnels de l’automobile au niveau de cette plateforme moderne, qui doit s’ériger en véritable centre national de développement des professions de l’automobile’’.
La Zampa vers d’autres régions ?
Cela ne se limite pas à la capitale. En effet, le chef de l’État souhaite l’élaboration d’une cartographie nationale des zones occupées par les mécaniciens et professionnels de l’automobile, afin de faciliter, dans toutes les capitales régionales, la relocalisation des activités liées à ce sous-secteur majeur qui contribue à l’apprentissage, à la qualification professionnelle et à l’insertion des jeunes.
C’est dans cet élan que Macky Sall a demandé au Premier ministre de mobiliser l’ensemble des dispositifs d’encadrement, de formation (3FPT), de financement (Der/FJ, Fongip, Promise) et de promotion de l’emploi (convention Etat-employeurs), afin d’accompagner la transformation du sous-secteur de la mécanique automobile, dans lequel les artisans doivent bénéficier d’un renforcement de capacités avec le recours aux nouvelles technologies.
Quelques jours après la célébration de la fête du Travail, lundi dernier, le président de la République a indiqué au Premier ministre l’impératif d’assurer un suivi régulier de l’état de prise en charge des doléances des centrales syndicales à travers une évaluation trimestrielle selon des modalités consensuelles définies avec les partenaires sociaux.
Le chef de l’État a, à cet effet, souligné la nécessité d’installer des comités du dialogue social dans tous les secteurs et de désigner un point focal ‘’dialogue social’’ dans chaque ministère, pour faire le suivie d’un dialogue social tripartite entre l’État, le patronat et les syndicats, en vue de soutenir davantage l’entreprise, de protéger au mieux les travailleurs et d’assurer une stabilité sociale durable, propice à l’émergence du Sénégal.
Application intégrale du Code la presse
Le chef de l’État a également demandé au Premier ministre un nouveau Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique, ‘’dont la signature pourrait intervenir d’ici fin juillet 2023’’, et l’accélération de la finalisation de la Stratégie nationale de formalisation du secteur informel. Lors de ce Conseil des ministres, Macky Sall a notamment demandé au ministre de la Communication de veiller au renforcement du dialogue social dans le secteur public de la presse et d’accentuer les efforts de transformation du secteur avec l’application intégrale du Code la presse. Des revendications faites par le secrétaire général du Synpics, lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances, lundi dernier.
Lamine Diouf