La Vice-présidence emportée par les pluies
Le projet de loi constitutionnelle pris hier en Conseil des ministres ne supprime pas seulement le Sénat. Il efface aussi de l’ordonnancement institutionnel du Sénégal le poste de vice-président créé en 2009 et jamais occupé.
Ce n’est pas seulement le Sénat qui est appelé à disparaître de l’ordonnancement institutionnel. Le poste de Vice-président de la République, créé par la loi constitutionnelle 2009-22 du 19 juin 2009 et jamais pourvu sous Wade, sera aussi emporté par la trombe des eaux fangeuses et boueuses. Tel en a décidé le gouvernement à l’issue hier du Conseil des ministres. Selon le communiqué rendu public, Macky Sall a fait adopter un ‘’projet de loi constitutionnel portant suppression du Sénat et du poste de Vice-président’’. La suppression de la Vice-présidence n’avait pas été annoncée, mais il faut dire que tout le monde s’y attendait. Car depuis sa création en 2009, ce poste n’a jamais été occupé.
En effet, de retour d’Afrique du Sud, Macky Sall, face à l’ampleur des pluies qui avaient fait plus d’une dizaine de victimes, avait annoncé la suppression du Sénat en soumettant en procédure d’urgence un projet de loi constitutionnel aux parlementaires. Car pour lui, ‘’les ressources prévues pour cette institution - près de huit milliards de francs Cfa - seront ainsi consacrées à la solution des inondations".
Pour rappel, le poste de Vice-président avait été créé pour permettre, selon l’exposé des motifs de la loi constitutionnelle, ‘’une plus grande capacité de représentation de la Présidence de la République ainsi qu’une efficacité renforcée de l’action présidentielle’’. Il s’y ajoute que ‘’le Vice-président va susciter une meilleure fluidité dans le fonctionnement des organes administratifs relevant directement de l’autorité du président de la République’’. Il devait être nommé par décret du président de la République qu’il assiste dans sa tâche ‘’pour une durée ne pouvant excéder’’ le mandat du président de la République qui ‘’peut mettre fin à ses fonctions dans tous les deux cas après consultation du président du Sénat et de celui de l’Assemblée nationale’’. De plus, il n’assurait pas la suppléance du président de la République en cas de vacance du pouvoir.