Publié le 25 Feb 2020 - 19:24
APRÈS SA PREMIERE EXPULSION AVORTÉE

Kémi Séba déporté hier nuit sous escorte policière 

 

Après son expulsion avortée avant-hier, l’activiste franco-béninois a été expulsé, hier, vers 22 h, vers la Belgique. Il était sous bonne garde des éléments de la police nationale.

 

Cette fois-ci, c’est la bonne. L’activiste Kémi Séba a quitté, hier, le sol sénégalais pour la Belgique, menotté. La veille, nous annoncions son départ. Il se trouve qu’au moment où nous mettions sous presse, on n’avait pas l’information qu’il avait fait un raffut du diable à bord de l’appareil de Bruxelles Airlines, obligeant le commandant de bord à le faire descendre, pour raison de sécurité.

Mais hier, c’est sous bonne garde des éléments de la police nationale qui étaient avec lui dans l’avion, qu’il a été expulsé vers la Belgique qu’il avait quittée l’avant-veille. Il était menotté, au moment d’embarquer. Il avait passé toute la journée d’hier en zone internationale, en attendant que les autorités trouvent le moyen de le faire quitter le Sénégal. Une chose faite vers 22 h.

L’activiste béninois était revenu au Sénégal, pour avoir reçu une convocation de la justice sénégalaise pour assister à son procès en appel qui s’est tenu hier. Il a été renvoyé jusqu’au mois d’avril. Kémi Séba avait été jugé, pour avoir brûlé un billet de 5 000 F CFA, le 19 août 2017, lors d’un rassemblement. Relaxé, puis expulsé dans la foulée, il faisait, avant-hier, son grand retour au Sénégal. Mais il n’a eu que le temps de voir le paysage aride de Diass. Puisque les éléments du commissariat spécial de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) lui ont interdit de partir sur Dakar. Car nos interlocuteurs expliquent que l’arrêté d’expulsion consécutif à ce coup d’éclat n’a pas été annulé ou rapporté, comme on dit dans le jargon de la loi. Ainsi, il ne peut pas séjourner au Sénégal.

En effet, expliquent nos interlocuteurs, l’arrêté ne lui permet pas de séjourner au ‘’pays de la Téranga’’. Par contre, il y a des voies qu’il pourrait emprunter pour revenir au Sénégal. Il peut écrire à l’Administration sénégalaise pour lui demander l’annulation de l’arrêté par un autre qui va supprimer celui qui lui interdit de séjourner ou, à défaut, bénéficier d’une grâce présidentielle. Il y a aussi d’autres voies de recours qu’il pourrait user pour revenir au pays de Léopold Sédar Senghor.

Sans une annulation de l’arrêté ou une grâce présidentielle, il ne sera jamais admis au Sénégal. Car, poursuivent nos interlocuteurs, sans cela, tous ceux qui ont fait l’objet d’interdiction de séjour ou d’expulsion avant lui, pourraient revenir sans être inquiétés. ‘’Si l’Administration accepte ses recours, il n’aura plus de problème pour séjourner au Sénégal. Sinon, les forces de sécurité ne vont pas accepter qu’il vienne comme ça dans le pays. Elles ne pourront pas faire un traitement de faveur parce que c’est Kémi Séba. Il ne faut pas créer un précédent dangereux. Dans n’importe quel pays, c’est ainsi. Donc, pourquoi le Sénégal ferait exception ?’’, ont laissé entendre des voix autorisées.

AFFAIRE KEMI SEBA

Les avocats de l’activiste se défoulent sur la police

Le procès en appel du Franco-Béninois Kémi Séba, qui devait se tenir hier au tribunal de grande instance de Dakar, a été renvoyé à la date du 27 avril, à la demande du procureur, pour les retours de citation de l’activiste et son coprévenu Alioune Abatalib.

FAMA TALL

Dans le rôle d’audience de la Cour d’appel de Dakar depuis un an, le procès de Kémi Séba est encore loin de connaitre son épilogue. Hier, il a été renvoyé au 27 avril prochain. Le dossier, selon le président de la cour d’appel, n’était pas en état d’être jugé. Cette décision a déconcerté les conseils de l’activiste franco-béninois Kémi Séba, d’ailleurs en instance d’être expulsé du Sénégal.

Premier à monter au front, Me Khouraychi Ba. Il a vigoureusement déploré l’arrestation de son client par les autorités policières aéroportuaires. ‘’Toutes les dispositions ont été prises pour que mon client comparaisse. Et les autorités policières ont été déterminées à le refouler. Rien n’empêche à la cour ou le parquet général d’ordonner sa comparution immédiate. La police ne peut pas faire une voie de fait sous prétexte qu’elle a reçu l’ordre d’en haut. Notre client tient à honorer la justice’’, a-t-il déclaré. Abondant dans le même sens, Me Assane Dioma Ndiaye soutient qu’il n’y a pas d’arrêté d’interdiction de son entrée sur le sol sénégalais.

Ainsi, il a plaidé à la barre qu’on ne sacrifie pas les droits de son client. ‘’C’est une situation particulière pour une personne particulière. Que le parquet prenne des diligences‘’, martèle pour sa part Me Amadou Diallo.

Revenant à la charge, Me Khouraychi Ba relève que dans le cadre du règlement de l’OACI, Kémi Séba devait être refoulé dans le pays de provenance, c’est-à-dire en Belgique. Alors que, souligne-t-il, le Sénégal devait éviter d’expulser un Béninois vivant dans l’espace CEDEAO, voyageant avec un passeport béninois. Maitre Ba s’est aussi indigné du fait qu’ils (les conseillers) soient privés de tout recours et de tout contact avec leur client qu’ils n’ont pu approcher depuis son arrestation. Ce qui, selon lui, constitue une violation de la Constitution du Sénégal et de tous les instruments de protection et de promotion des Droits de l’homme.

‘’Le moment venu, nous initierons des actions idoines’’, a-t-il martelé. Avant d’ajouter sur un ton amer : ‘’Au moment où je vous parle, il est dans la zone de transit de l’aéroport, à la brigade spéciale, alors que, normalement, il aurait dû l’être au commissariat spécial dans l’attente de son réembarquement. En réalité, ils n’ont pas voulu lui donner un statut de personne interpellée ou en garde à vue.’’

Maitre Ba se dit sidéré que la Cour suprême n’ait pas ordonné aux autorités policières la comparution immédiate de son client, en passant par le parquet de la Cour d’appel de Thiès qui se trouve être le tribunal de grande instance qui couvre l’aéroport. Le conseiller a également plaidé pour que le parquet, qui n’a posé aucun acte dans le sens de convoquer les parties et mettre en état ce dossier, désiste et renonce à son appel ou, au cas contraire, de prendre toutes les dispositions pour que cette affaire soit en état.  

CHEIKH THIAM

 

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