Les agents en cessation d’activité durcissent le ton
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Le bras de fer entre les 44 agents en cessation d'activité du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines et leur tutelle se poursuit. Réunis au sein du Collectif des agents en cessation d’activité du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines (CACAMEPM), ces travailleurs licenciés ont rencontré, mardi dernier, le président de l'ONG Afrikajom Center, Alioune Tine, pour trouver une issue à la crise.
Ce dernier a précédemment été reçu en audience par le ministre Birame Soulèye Diop et son cabinet, sans qu’aucune avancée concrète n’en ressorte, d’après un communiqué du collectif.
Alioune Tine a exhorté le ministre à faire preuve d’empathie pour atténuer la souffrance des travailleurs privés de leur emploi et les aider à retrouver une stabilité. Toutefois, le ministre campe sur sa position, invoquant des arguments de droit administratif pour justifier les licenciements, alors que les travailleurs estiment que leur situation relève du droit du travail, une confusion jugée "grave" par le collectif.
Face à cette impasse, les ex-agents ont décidé de durcir le ton, en annonçant une série d’actions pour protester contre leur situation. Ils entendent notamment confirmer leur ancrage au sein du Front syndical pour la défense du travail (FSDT) et approuver la résolution adoptée lors de l’Assemblée générale du Rassemblement des centrales syndicales du Sénégal (RCSS).
Le collectif prévoit également une marche de protestation, une grève de la faim et dénonce la passivité de l'Administration face aux blocages constatés dans le paiement des salaires, une situation qui plonge des milliers de travailleurs et leurs familles dans une précarité inacceptable.
Par ailleurs, le collectif compte saisir le Conseil constitutionnel pour contester un projet de décret présidentiel qui, selon eux, viserait à permettre au ministre de recruter des militants de son parti, le Pastef, en remplacement des 44 agents licenciés.
Dans un effort de mobilisation plus large, ils en appellent à tous les travailleurs du secteur minier pour suivre le mouvement et déposer un préavis de grève générale.
Les actions annoncées comprennent l’arrêt de toutes les exploitations minières, la fermeture des laboratoires d’analyses de substances minières, la suspension des activités des mines artisanales et semi-mécanisées ainsi qu'une rétention d’information sur les recherches géologiques. Ils envisagent également de suspendre la collecte des droits et taxes relatifs aux substances minières et de carrières.
Ces mesures visent à contraindre le ministère à revenir sur ses décisions jugées injustes et à mettre fin à la précarité qui sévit dans le secteur.
Pour ces travailleurs, qui disent être "assis sur une mine d’or, mais mangent des pierres", le combat ne fait que commencer.