Ouattara remercie Hollande
Alassane Ouattara a été reçu, jeudi 26 juillet, par François Hollande à l'Élysée. À l'issue de leur entretien, les deux présidents ont tenu un point presse commun, durant lequel ils se sont félicités de leurs bonnes relations.
C'est un signe des relations cordiales entre la France et la Côte d'Ivoire. Reçu pour la première fois à l'Élysée par son homologue français, le président ivoirien Alassane Ouattara a remercié publiquement François Hollande pour l'annulation de la dette de son pays à l'égard de la France.
À l'issue de leur entretien d'une heure et quart, les deux présidents se sont exprimés devant la presse dans la cour du palais présidentiel français. « Monsieur le président, je voulais vous remercier parce que nous avons signé avec le ministre des Finances avant hier (mardi) une annulation de la dette de la Côte d'Ivoire à l'égard de la France de 99,5%, c'est-à-dire plus de 3 milliards d'euros », a déclaré Ouattara. « Cela va nous permettre de renforcer les investissements dans les secteurs sociaux et je voudrais vous dire un grand merci », a-t-il ajouté.
François Hollande a remercié à son tour, avec un trait d'humour, M. Ouattara pour « ne pas avoir oublié les 0,5% » de la dette non annulés.
« Nous voulons que la France et l'Afrique aient un partenariat dans la transparence et dans le respect » et « avec des principes qui sont ceux que nous posons dans les relations avec tous les pays du monde, c'est-à-dire la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l'Homme », a également affirmé le chef de l'État.
Perspectives de coopération
Auparavant, les deux présidents s'étaient félicité de leur échange « tout à fait fructueux ». Selon un communiqué de l'Élysée publié peu après l'entretien, « les perspectives de la coopération bilatérale franco-ivoirienne dans les années à venir » ont également été évoquées par les deux présidents.
D'après le texte, l'accord d'annulation de dette (signé par les ministres des Finances le 24 juillet, en présence du président Ouattara), « prépare la signature du contrat de désendettement-développement » (C2D).
Sur 20 ans, 2,85 milliards d'euros doivent être affectés à des projets de développement dans « l'éducation, la formation, l'emploi, la santé, l'agriculture, le développement rural et la biodiversité, le développement urbain et l'eau, et les infrastructures de transports ».
La situation intérieure ivoirienne a aussi été abordée lors de l'entrevue, et notamment, la réconciliation nationale qui est en panne en Côte d'Ivoire, plus d'un an après la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011. À l'époque, l'intervention de la force française Licorne avait permis l'installation au pouvoir de Ouattara, élu face à l'ancien président Laurent Gbagbo.
Crise malienne
Selon l'Élysée, le président Hollande a « salué l'implication personnelle du président ivoirien dans la restauration de la sécurité sur l'ensemble du territoire ainsi que dans la réforme de l'armée ».
Il a également évoqué avec lui « la question de la réconciliation nécessaire entre les Ivoiriens, qui passe par le dialogue, la lutte contre l'impunité et la justice ». À cet égard, « le renforcement de l'État de droit et du système judiciaire en Côte d'Ivoire fera aussi partie des priorités de la coopération bilatérale », assure la présidence française.
Enfin, la situation au Mali a été abordée par les deux hommes. Le président Ouattara, qui préside actuellement la Cedeao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), a dit espérer une résolution des Nations Unies « dans les tous prochains jours » pour « une éventuelle intervention militaire ». Le président Hollande a pour sa part réaffirmé que « dans le cadre d'une résolution du conseil des Nations-Unies, nous appuierons ce que les Africains auront eux-mêmes décidé ».
JeuneAfrique