Antoine Diome répond à Sonko
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a répondu, hier, aux reproches et attaques faits par Ousmane Sonko à la DGE, à la société civile et à l’Administration, d’une manière générale.
‘’C’est le lieu pour moi d’apporter mon soutien à la société civile qui, ces derniers temps, fait l’objet d’attaques non seulement subjectives, mais injustifiées. Nous connaissons le rôle de premier plan qu’elle joue, depuis les années 1990, pour l’avènement de notre démocratie au niveau où elle se situe aujourd’hui, saluée et célébrée à travers le monde. C’est connu de tous que les élections s’allient toujours de la patience.
C’est normal. Quand on est dans une compétition, le patriotisme s’exerce à travers la fougue et l’engagement de chacune et de chacun de nous. Mais quand même, nous devons savoir raison garder et mettre hors d’atteinte certaines structures sans l’apport desquelles nous n’aurions pas en arriver à ce stade où nous sommes’’, a déclaré, hier, le ministre de l’Intérieur Antoine Diome qui coprésidait le lancement officiel du programme USAID/Sénégal-Soutien aux élections, en réponse à la dernière conférence de presse d’Ousmane Sonko, leader de Yewwi Askan Wi.
Le ministre d’ajouter : ‘’Sur ce point, une mention particulière doit être décernée à la Direction générale des Élections (DGE).’’ Cette même direction, poursuit-il, compte en son sein d’éminents commissaires de police et de magistrats et autres fonctionnaires qui, depuis plus d’une vingtaine d’années, font des tâches quotidiennes dont le résultat a permis d’avoir régulièrement des élections apaisées. Ce n’est pas la première fois, dit-il, qu’ils sont à pied d’œuvre pour organiser les différentes opérations électorales, depuis 2002 et de façon ininterrompue. À quelques exceptions près, ils avaient la même équipe. ‘’Donc, essayer de les discréditer ou même mettre en doute leur impartialité, c’est un exercice qui pouvait être évité’’, déclare Antoine Diome.
Lors de la conférence de presse citée supra, le leader de Pastef avait reproché à la DGE de n’avoir pas réceptionné le courrier de Yaw, parlant de faute. Là aussi, le ministre a répondu pour dire que l’Administration a le devoir de recevoir les courriers qui lui sont destinés, à travers ses bureaux du courrier. Par contre, quand il s’agit de la réception des dossiers de candidatures, des listes de parrainages, le ministre cite l’article L1176 du Code électoral qui stipule : ‘’Le ministre de l’Intérieur institue par arrêté la commission qui a en charge de recevoir les listes de parrainages et les dossiers de candidatures.’’ Cette commission a des compétences qui sont encadrées, non seulement dans la matière, mais également dans les délais.
‘’Donc, sous ce rapport, je voudrais rappeler simplement que quand on est dans une administration et quelle qu’elle soit, encore qu’ici, je l’ai souligné, il ne s’agit pas de la Direction générale des Élections, mais une commission qui, certes, siège aujourd’hui, à l’intérieur de la DGE, alors que je pourrais l’amener ailleurs, puisqu’il n’y a aucune précision qui est donnée quant à sa présidence, mais également quant à sa composition. Je crois qu’après ces précisions, tout le monde saura à quoi s’en tenir, quand il s’agit du respect des procédures dans notre pays. Cela contribuera fortement à apaiser les esprits, pour qu’on puisse se diriger tranquillement, comme par le passé, vers des élections libres, transparentes et démocratiques. Je n’en doute pas que du côté de l’Administration, les droits des uns et des autres seront respectés. Mais, tout bonnement, quand il s’agira de faire supporter des obligations aux uns et aux autres, il n’y aura pas d’hésitation pour les faire respecter’’, ajoute le ministre.
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11 ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET TROIS TRANSITIONS PACIFIQUES DEPUIS 1960
L’ambassadeur des États-Unis magnifie l’exception sénégalaise
Lors du lancement du programme USAID/Sénégal-Soutien aux élections, hier, l’ambassadeur des États-Unis au Sénégal s’est appesanti sur la démocratie sénégalaise. Michael Raynor estime que l'expérience du Sénégal, en tant que démocratie électorale, est parmi les plus brillantes en Afrique de l'Ouest et dans le monde.
Venu co-présider le lancement officiel du programme USAID/Sénégal-Soutien aux élections, l’ambassadeur des États-Unis au Sénégal s’est prononcé sur la démocratie sénégalaise. Michael Raynor a déclaré avoir été témoin oculaire, au cours de ses décennies de travail sur le continent africain, de la passion des électeurs, à chaque fois qu'ils ont été appelés à choisir leurs élus. A ses yeux, l'expérience du Sénégal, en tant que démocratie électorale, est parmi les plus brillantes, non seulement en Afrique de l'Ouest, mais partout ailleurs, avec notamment onze élections présidentielles et trois transitions pacifiques depuis son ascension à l'indépendance. Les différentes élections, y compris les Locales de janvier dernier, sont régulièrement libres et équitables. Le Sénégal a également fait de grands progrès, en ce qui concerne la participation accrue des femmes en politique, poursuit-il.
‘’Au cours des douze années qui ont suivi le vote, en 2010, de la loi sur la parité, le pourcentage de femmes à l'Assemblée nationale du Sénégal est passé à près de 42 %, soit le onzième taux le plus élevé au monde. Les femmes représentent également près de 50 % des élus locaux. Ce sont des réalisations remarquables dont chaque Sénégalais peut être fier. De notre part, nous sommes fiers de soutenir cette vibrante démocratie sénégalaise. À travers le projet ‘’Nietti Élections’’ de I'USAID, qui a accompagné les élections locales de janvier et fera de même pour les élections législatives de juillet et l'élection présidentielle de 2024, il fournira une assistance technique aux organes de gestion des élections du Sénégal. Elle renforcera le dialogue entre la société civile, les partis politiques et le gouvernement du Sénégal, et elle mènera une éducation civique et électorale ciblant les personnes handicapées, les femmes, les jeunes et les primo-votants’’, a confié l’ambassadeur.
Alors que le projet a été officiellement lancé hier, le diplomate indique avoir déjà travaillé avec leurs partenaires de la société civile sénégalaise, en déployant 272 observateurs électoraux, à court et à long terme, dans les 46 départements du Sénégal, lors des élections locales de janvier dernier. ‘’La société civile locale a également rédigé une charte de non-violence avant les élections locales de janvier, en collaboration avec des chefs religieux.
La signature de cette charte par la plupart des grands partis politiques témoigne d’une croyance répandue au Sénégal, comme aux États-Unis, selon laquelle les élections libres, justes et pacifiques sont essentielles pour le succès de nos nations. Au-delà des élections pacifiques, un autre fondement de la démocratie est la liberté de discuter, de débattre et d'être respectueusement en désaccord avec quelqu'un qui ne partage pas notre point de vue. Les panélistes ici présents ne seront peut-être pas d'accord sur tous les détails liés aux prochaines élections législatives au Sénégal, mais ce n'est pas un problème : le débat fait partie de ce qui rend une démocratie forte. Une chose est sûre, et vous conviendrez avec moi de l'importance de travailler ensemble pour des élections pacifiques, libres, équitables et transparentes en juillet prochain’’, a-t-il déclaré.
À propos du programme USAID/Sénégal-Soutien aux élections
Ainsi, le programme USAID/Sénégal-Soutien aux élections est mis en œuvre par le Consortium for Élections and Political Process Strengthening (CEPPS), une organisation à but non lucratif qui met en commun l'expertise de trois organisations internationales de premier plan, le National Democratic Institute (NDI), l'International Republican Institute (IRI) et l'International Foundation for Electoral Systems (IFES).
Avec un financement américain d’environ 4,5 milliards FCFA ($7,5 millions), ce programme appuie les trois élections, de 2022 à 2024, les Locales, les Législatives et la Présidentielle. L’appui se fera à travers l'observation des élections, l'éducation des électeurs et de la mise en œuvre de la réforme électorale, avec les organismes de gestion des élections et les organisations de la société civile. Le programme visera, également, à renforcer la confiance et la participation des citoyens au processus électoral et à consolider la démocratie sénégalaise.
CHEIKH THIAM