Publié le 10 Mar 2020 - 18:31
AVORTEMENT D'UNE LYCÉENNE

Le jeune couple et l'infirmier risquent 1 à 5 ans ferme

 

Mamadou Ba et Khady Cissé, âgés respectivement de 20 et 19 ans, ont comparu devant le tribunal des flagrants délits pour avortement, ainsi qu’Ely Borely, infirmier de 65 ans à la retraite, qui les a aidés.

 

Mamadou Ba et Khady Cissé sont dans la même classe de première, au lycée de Tivaouane Peulh, et sont tous deux domiciliés à Keur Massar. Depuis le début de l’année, ils filaient le parfait amour et à chaque fois que l'occasion se présentait, entretenaient des rapports sexuels. Puisque la nature a ses règles, Khady a fini par contracter une grossesse.

Ne sachant pas quoi faire, Mamadou a proposé à sa petite chérie d’en parler à leurs parents respectifs, mais Khady lui a fait savoir que c'était hors de question. Cette dernière a fait part de son état à son oncle qui les a mis en rapport avec un infirmier militaire à la retraite du nom d’Ely Borely. La somme de 50 mille francs a été réclamée à Mamadou qui a fini par les avoir en jouant à un pari-sportif. Ce dernier aurait remis la somme à l'oncle qui leur a indiqué où logeait le présumé avorteur, avant de s’évaporer dans la nature.  

Mamadou et Khady se sont rendus à Bambilor, le mardi 25 février, pour prendre un rendez-vous qui a été fixé le lendemain. De retour chez l’infirmier, il leur a fait passer la nuit chez lui, soutenant qu’il n’officiait que le soir. Il a remis des pilules abortives à Khady qui ont entrainé des maux de ventre et des saignements abondants jusqu’au lendemain. Mais l’affaire s'est ébruitée, puisqu'Ely réclamait l'autre partie de l'argent pour que l’avortement soit complet.

C'est sur ces entrefaites que le couple est revenu à Keur Massar, Khady bien mal-en-point, avec un avortement déclenché. Son autre oncle qui avait sa garde l'a conduite à l’hôpital et elle n'avait autre le choix que de tout avouer. Les services de police ont été mis au courant, une enquête a été ouverte et M. Borely a été arrêté avec le couple.

Hier, ils ont tous comparu devant le tribunal des flagrants délits pour avortement. L’infirmier militaire, en sus de ce chef d’accusation, s’est vu reprocher l’exercice illégal d'une profession réglementée.

À la barre, les déclarations du couple ont été constantes depuis l’enquête préliminaire et ont pointé du doigt Ely, alors que ce dernier jure par tous les saints qu'ils les avaient juste croisés pas loin de chez lui ce jour-là et qu'il essayait juste de leur venir en aide. ‘’J’ai vu la fille accroupie et je me suis rapproché d'eux. Son ami m'a fait savoir qu'elle avait des vertiges. Je les ai amenés chez moi et après consultation, j'ai compris qu’elle avait tenté de se faire avorter et je lui ai administré un médicament (dicynone) en injection intraveineuse et comprimé pour arrêter les saignements. J’étais obligé de les garder chez moi pour la nuit, parce que ledit médicament devient dangereux, si la coagulation ne se déroule pas comme prévu. Le lendemain matin, après qu'ils sont rentrés, la police est venue m’arrêter, alors que je ne faisais que mettre fin au processus d’avortement‘’, s'est-il dédouané. Son conseiller, Me Kayossi, a sollicité la relaxe au bénéfice du doute.

Khady Cissé, qui avait été enceinte d'un mois et 15 jours, a expliqué qu'Ely lui avait remis 4 comprimés à mettre sous la langue et que juste après cela, elle avait commencé à saigner abondamment. ‘’Je regrette mon acte. J’étais désespérée. Mon oncle m'avait conseillé de ne pas le garder et nous a mis en rapport avec Ely‘’, a-t-elle dit. Son avocat, Me Savaré, a sollicité une peine avec sursis, avant de plaider que sa cliente était sans repère. ‘’Elle n'a pas connu son père. Sa maman a perdu la vie en donnant naissance à sa petite sœur. Elle est éduquée par son oncle et avait honte des qu’en dira-t-on et de ce que cela pourrait engendrer‘’.

Le parquet, convaincu de la constance des infractions pour lesquelles les prévenus ont comparu, a requis une peine ferme de 1 an pour Mamadou et Khady et de 5 ans ferme pour l’infirmier à la retraite.

L'affaire est mise en délibéré. Le tribunal rendra sa décision le 12 mars prochain.

Fama Tall

 

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