‘’Pas question de se retrouver avec de mauvais résultats…’’
La recherche des ressources pour la lutte contre le VIH/ sida s’accentue de plus en plus. Sur ce, un forum a été organisé hier sur la pérennisation financière de la riposte au Sida.
Selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Professeur Awa Marie Seck, l’Afrique est dans un contexte difficile, avec la rareté des ressources. Mais ‘’il n’est pas question, qu’on se retrouve aujourd’hui avec de moins bons résultats. Il ne s’agit pas de dire que les partenaires internationaux ont diminué leurs financements, que nos acquis vont reculer. Il s’agit aussi de ce que nous devons faire. C’est pour cela que l’Union Africaine a invité tous les Etats africains à augmenter les financements domestiques. Que ce soit pour le sida, la tuberculose ou le paludisme’’, a dit Prof Seck.
Selon elle, le plan stratégique 2014-2017, issu de ce processus, permet à ce forum de renforcer la dynamique enclenchée et de s’engager résolument vers l’élaboration d’une pérennisation financière de la riposte. ‘’Il nous faut des ressources prévisibles et diversifiées. Nous devons réfléchir à des financements innovants, à des partenariats public-privé. Il s’agit de maintenir les acquis que nous avons enclenchés et également renforcer la mission acceptée par Macky Sall en faveur d’une génération sans sida, à l’horizon 2030’’, a-t-elle souligné.
De toute évidence, les nouvelles infections à VIH ont baissé à l’échelle mondiale. En 2012, a-t-elle révélé, les nouvelles infections ont enregistré un recul de 33% par rapport à 2001. Les décès liés au sida ont connu aussi une baisse, passant de 2,3 millions en 2005 à 1,6 million en 2012. ‘’Il y a des progrès au niveau mondial et c’est pour cela que nous ne devons pas baisser la garde. Au Sénégal, on a pu observer, entre 2001 et 2012, une baisse de nouvelles infections à peu près de 50%. Il y a eu beaucoup plus de personnes vivant avec le VIH sous traitement. Il y a eu une meilleure prévalence de la transmission mère-enfant, puisque, nous sommes passés de 7,2% à 4,3. Donc, il y a de bons resultats. C’est pour cela que cette discussion et les recommandations sont importantes’’, a soutenu Awa Marie Coll Seck.
Une taxe santé
De son côté, la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), Docteur Safiétou Thiam, a expliqué qu’avec le plan stratégique, ils ont pu mobiliser 60% des ressources, à travers leurs partenaires classiques. ‘’Nous avons les prévisions de tous ces partenaires jusqu’en 2017 et cela représente 60% du plan stratégique qui est de 75 milliards. C’est ce que nous avons pu avoir comme ressources réelles, mais aussi comme promesses. Nous avons des partenaires qui peuvent donner des financements, mais qui ne se sont pas encore engagés (le secteur privé et les collectivités locales). Le produit de ce forum est qu’on aboutisse à un plan de financement’’, a dit Dr Thiam.
Concernant le gap à combler du plan stratégique, Dr Thiam a soutenu que des groupes ont proposé des taxes sida, taxes santé ou des taxes sur les boissons alcoolisées ou sur les sucrées. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le sida doit s’inscrire de manière globale sur les problèmes de santé. ‘’Si on fait une taxe, ça peut être une taxe santé qui aidera à régler les problèmes de santé, d’une manière générale. C’est une réflexion, parce qu’il ne sert à rien de protéger quelqu’un du sida s’il meurt de tuberculose ou d’une autre maladie. Il faut que nous mettions la personne humaine au centre de nos préoccupations et que si on mobilise des ressources, qu’elles soient pour la santé des populations.’’