Fervent défenseur de l’environnement
Baye Ndiaga Diouf est un artiste-plasticien sénégalais qui, à travers ses œuvres, lutte contre la déforestation et la dégradation de la forêt. Cette année, il expose à la 14e Biennale d’art contemporain de Dakar une peinture très puissante et une installation d’une paire de chaussures de 2 m en fer. L’une des expositions, c’est pour parler des valeurs humaines, l’autre des tensions notées ces dernières périodes dans le monde.
Jeune homme au teint noir et aux dreadlocks, long de son 1m85, Baye Ndiaga, Makhtar Diouf de son vrai nom, est un artiste-plasticien sénégalais né à Dakar en 1991. À l’âge de 10 ans, il se met à peindre en s’intéressant à l’abstrait, alors que d’autres enfants de son âge qui aiment le dessin auraient tenté de reproduire des maisons et/ou des personnages.
Pour se faire, il utilise tout ce qui lui tombe sous la main. Il a l'art dans son sang. Jeune berger, il a développé cette passion, passant son temps à dessiner sur les baobabs et les murs de Thiadiaye, le village où il a grandi. ‘’Depuis mon enfance, je ne cesse de dessiner sur tout ce qui m’entoure comme support. Je dessinais sur des murs des baobabs avec des matières végétales, etc. Et je ne dessinais que des personnages expressifs liés à la nature’’, a relaté Baye Ndiaga Diouf.
Conscient de l’importance de la formation, le jeune homme qui avait abandonné le lycée, a financé sa scolarité pour se perfectionner. En effet, Diouf s'inscrit aux cours du soir, payant ses études grâce à son travail de menuisier. Trois ans plus tard, il termine ses études et commence à rechercher son style. Il avait déjà mis pleinement les pieds dans le milieu de l’art depuis 2014, avant sa sortie à l’École des beaux-arts en 2016. Pour parfaire sa créativité, il se rapproche du laboratoire Agit'Art qui l'aide à progresser. Il participe à des stages intensifs à l'Espace Médina avant et a commencé à s’associer à des expositions collectives : 10e Salon des arts visuels du Sénégal à la Galerie nationale sous la présence du président de la République. Monsieur Diouf est même lauréat d’un Salon d’art contemporain de l’Institut français de Dakar (‘’Guew Bi’’) en 2020. En décembre 2021, il expose à la semi-biennale Partcours Dakar et à des expositions virtuelles en Italie et en Espagne.
Baye Ndiaga Diouf s’inspire de la nature et lutte contre la déforestation et dégradation de la forêt par l’être humain. C’est dans le cadre de ce combat qu’il utilise beaucoup de médias venant de la nature, dont la poudre à café et les pigments naturels, pour donner du sens, non seulement à sa production, mais aussi à son engagement artistique.
À cet effet, il est perçu comme un artiste très engagé. ‘’Je ne peux qu’être artiste engagé, parce que je suis dans un pays où la vie de l’être humain est négligeable avec les dénigrements, sabotages des créatures, etc.’’, a-t-il indiqué.
Aujourd’hui, tout son esprit se tourne vers la 14e Biennale d’art contemporain de Dakar ouverte ce 19 mai. ‘’Cette biennale, dit-il, est non seulement une opportunité pour survoler dans une autre dimension dans l’art, mais montrer ma grandeur en tant que Baye Ndiaga’’. Il expose une peinture très puissante et une installation d’une paire de chaussures de 2m en fer. La peinture évoque le sens de la vie dévouée par l’homme. ‘’On sent, dans ce XXIe siècle, un impact de valeur en nous-mêmes. Tout ce qui était utile est devenu banal à l’œil nu’’, a expliqué Baye Ndiaga Diouf. Quant à la paire de chaussures, elle parle de tensions. ‘’Il y a un certain moment, le monde est resté muet, où il n’y a pratiquement pas de voyage. Ce manque de mouvement a tendu les nerfs jusqu’aux attroupements qui ont nécessité des patrouilles’’, a évoqué l’artiste.
BABACAR SY SEYE