La justice de Sao Paulo autorise l'avortement d'un foetus de 4 mois
La justice de Sao Paulo a autorisé une jeune femme enceinte de seize semaines à avorter d'un foetus malformé, une brèche dans la rigoureuse loi anti-avortement au Brésil, rapporte dimanche le quotidien Folha de Sao Paulo.
Actuellement, l'interruption de grossesse n'est autorisée que s'il y a danger pour la vie de la mère ou après un viol. En avril dernier, la Cour suprême a autorisé l'avortement dans le cas de foetus atteints d'anencéphalie (absence de cerveau), en dépit des protestations de groupes religieux.
Une écographie a montré que le foetus avait le syndrome d'Edwards, une anomalie qui empêche le bébé de survivre hors de l'utérus de la mère.
La jeune femme enceinte a demandé à un juge d'avorter, mais il a refusé et elle a fait appel, alléguant que cette grossesse mettait sa santé en danger et qu'il n'y avait aucune possibilité de survie du bébé après la naissance.
Le juge de seconde instance, Ricardo Cardozo de Mello Tucanduva, a accepté le recours de la femme enceinte, estimant que l'article 128 du Code pénal sur l'avortement devait être interprété avec "souplesse" car il n'a subi aucun changement depuis 70 ans, selon Folha.
Le Brésil et ses 194 millions d'habitants est considéré comme le plus grand pays catholique du monde: 123 millions d'entre eux se déclaraient de cette confession en 2010.
AFP