Burkina Faso
Des soldats se sont mutinés ce dimanche 23 janvier dans plusieurs casernes du Burkina Faso, pour réclamer le départ des chefs de l'armée et des ‘’moyens plus adaptés’’ à la lutte contre les djihadistes qui frappent le pays depuis 2015, d’après RFI. Le gouvernement reconnaît des tirs dans plusieurs casernes, mais a démenti ‘’une prise de pouvoir par l'armée’’. Dans la soirée, les autorités ont décrété un couvre-feu, de 20 h à 5 h 30, jusqu'à nouvel ordre.
Selon le décret présidentiel, un couvre-feu a été instauré à partir du ‘’23 janvier 2022 et jusqu'à nouvel ordre’’, de 20 h jusqu'à 05 h 30 ‘’sur toute l'étendue du territoire’’ du Burkina Faso, où des mutineries ont éclaté dans plusieurs casernes. Les écoles resteront également fermées ce lundi et mardi. Jusque tard dimanche soir, le général Simporé s’est entretenu avec certains mutins. Les soldats ont présenté une liste de doléances : plus de moyens pour lutter contre le terrorisme, des changements au sein de l’Etat-major et de la direction des renseignements, et une meilleure prise en charge des familles de soldats tombés ou blessés au combat.
Tout a commencé par des tirs entendus dans la nuit de samedi à dimanche. Au petit matin de dimanche, dans plusieurs casernes, à Kaya et à Ouahigouya, dans le nord du pays, mais aussi dans le camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou et la base aérienne de la capitale. Commencés tôt le matin dans le camp Sangoulé Lamizana, les tirs ont continué jusque dans l’après-midi, rapporte le correspondant de RFI Yaya Boudani.
Des jeunes soldats en cagoule, fusils d’assaut en main, ont manifesté leur mécontentement. Plusieurs manifestants civils étaient devant le camp pour, disent-ils, apporter leur soutien aux soldats mutins. Pour les manifestants, il faut que la manière de gérer les affaires change sur la situation sécuritaire. Ces centaines de manifestants sont restés aux côtés des soldats mutins toute la journée, empêchant le passage des véhicules au niveau de l’échangeur de l’Ouest.