‘’Il n’y a pas de rupture majeure’’
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Selon l’économiste Chérif Salif Sy qui a analysé la première année de la gestion économique de Macky Sall, il n’y a pas de rupture majeure. C’était à l’occasion des ‘’Samedi de l’économie’’ organisé par la Fondation Rosa Luxemburg et ARCAD.
L’économiste Chérif Salif Sy n’a pas vu de changement majeur dans la gestion économique du président Macky Sall. Il l’a fait savoir avant-hier, en exposant sur le thème : ‘’Un an de gestion économique du Président Macky Sall : continuité ou rupture’’. Selon lui, le Sénégal continue à être sous le diktat des institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international. ‘’Une lecture minutieuse du document de la stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) montre que les logiques des politiques économiques et sociales obéissent aux mêmes règles édictées par les institutions de Bretton Woods’’, informe le docteur Salif Sy.
De ce fait, poursuit-il, ‘’il ne nous apparaît pas la définition d’une politique structurelle à long terme dont les effets sont durables et à même de modifier en profondeur l’évolution de l’économie’’. Mieux, ajoute le président de l’Association des économistes du Sénégal (AES) pour s’en désoler : ‘’L’orientation économique du Président Macky Sall n’est qu’un toilettage de la lettre de mission des institutions de Bretton Woods. Il n’y a pas de rupture majeure.’’ Appuyant ses propos, le modérateur Bemba Moussa Dembélé a annoncé qu’une mission du FMI, à travers son organe appelé Instrument de soutien aux politiques économiques (ISPE), est en route pour le Sénégal, cette semaine, pour évaluer la conformité de leur cahier de charges.
''Le Cfa plombe nos économies et aggrave la pauvreté’’
Évoquant le cas de la monnaie qui est le premier instrument de souveraineté, le chercheur Chérif Sy estime que la SNDES ne dit rien de la dépendance du F Cfa vis-à-vis de l’Euro et du Trésor Français, qui est l’une des principales causes des difficultés économiques des pays francophones. ‘’Ces pays sont le pré-carré de la France, raison pour laquelle les pays émergents n’y investissent quasiment pas’’, souligne l’économiste. Cela permet, enchaîne-t-il, aux entreprises françaises telles que Bouygues, Société générale, BNP Paris Bas, Bolloré, d’éviter toute dépréciation de leur gain’’. A son avis, c’est un fait inédit, inacceptable et contraire aux règles économiques, que le Cfa soit convertible, sans contrôle du taux de change. ‘’Le Cfa plombe nos économies et aggrave la pauvreté’’, s’insurge-t-il.
Dans son ébauche de solutions, outre la cession de l’arrimage du Cfa à l’Euro et la tendance vers une monnaie commune, il a proposé une industrialisation qui passe par la maîtrise des ressources naturelles, du marché, de la reproduction de la force de travail, de la centralisation du surplus et celle de la maîtrise locale des techniques. A ce propos, il a dit que c’est ‘’scandaleux de voir un groupe de la SENELEC tomber en panne et attendre 7 heures d’horloge pour que le dépanneur vienne de la France’’.
PIERRE BIRAME DIOH
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