Les PMA s'organisent avant Charm el-Cheikh
Les pays les moins avancés ne veulent plus être l'agneau du sacrifice, en ce qui concerne les changements climatiques. À la prochaine conférence de Charm el-Cheikh en l'Égypte, ils comptent déjà faire entendre leur voix, en tenant un conclave stratégique à Dakar.
La 27e conférence sur le climat, Cop27, à Charm el-Cheikh (Égypte), c'est dans quelques semaines (du 6 au 18 novembre). Et pour cette énième rencontre sur les questions climatiques, les pays les moins avancés (PMA) veulent prendre les devants, organiser leurs stratégies pour tirer leur épingle du jeu. Cette nouvelle approche des PMA a motivé l'organisation d'une réunion stratégique et ministérielle du groupe de négociation des PMA sur les changements climatiques.
"La conférence de Dakar se fixe pour objectif d’échanger sur les priorités des pays les moins avancés, en vue d’une meilleure préparation de la Cop27". C’est ce qu’a révélé Amadou Lamine Guissé, Secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Le représentant du ministère de l'Environnement a tenu à expliciter cette approche prônée par les PMA. "Quarante-six pays d'Asie, d'Afrique et d'Océanie, d'Amérique du Sud qui composent les PMA, sont ceux qui souffrent le plus des changements climatiques. Or, ces mêmes États sont loin d'être les plus grands pollueurs de notre planète. En effet, ces pays sont les plus exposés aux inondations, à la fonte des glaces, à la hausse des températures, etc. Les PMA sont victimes de l'imprudence des Etats industrialisés sans recevoir la moindre vraie contrepartie. C'est pour corriger cette injustice climatique que nous nous sommes réunis là, aujourd'hui, pour peaufiner nos stratégies avant de nous rendre à Charm el-Cheikh", a-t-il argumenté.
"Il s’agira, poursuit Amadou Lamine Guissé, d’avoir une position claire sur des sujets brûlants comme l’objectif mondial sur l’adaptation, les pertes et préjudices, le nouvel objectif quantifié, la finance climatique au regard des derniers développements apportés par la dernière session de Bonn de juin 2022".
A en croire M. Guissé, le moment est aussi venu de "parachever les règles de l’Accord de Paris et de se tourner vers la mise en œuvre de l’action climatique à toute échelle". La Cop27 devra ainsi donner du souffle à cet engagement collectif et acter la transition vers une "nouvelle forme de gouvernance climatique" dans les meilleurs délais, guidée par la science avec notamment les participations du dernier rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Le SG renchérit qu’au-delà des négociations, des initiatives axées sur l’augmentation de l’ambition et la mise en œuvre d’actions sur le terrain sont en cours. Ces initiatives aideraient les PMA à jouer un rôle de "leadership proactif", malgré leur contribution négligeable au problème mondial du changement climatique.
Mamadou Diop stagiaire