La croisette Africaine du festival de Cannes
Le continent revient en force au 65e Festival de Cannes, qui se tient du 16 au 27 mai 2012. Pas moins de trois films africains y sont présentés, dont un en compétition officielle pour la Palme d'or.
L’Afrique s’offre un retour en grâce au 65e Festival de Cannes. Trois films réalisés par des cinéastes du continent figurent dans la sélection officielle de 54 longs métrages, issus de 26 pays, dévoilée le 19 avril. Après la bataille, de Yousry Nasrallah est en lice pour la prestigieuse Palme d’or. Le réalisateur égyptien s’y interroge sur l’après-révolution dans son pays, à travers la rencontre entre une militante de la place Tahrir et l’un des hommes de main envoyé par Moubarak pour mater les manifestants.
Toutes sélections confondues, c’est la quatrième fois que Nasrallah présente un film à Cannes depuis Vols d’été en 1988, à la Quinzaine des réalisateurs. Il devra affronter des pointures du cinéma international, tels que le Français Jacques Audiard en lice pour De rouille et d’os, le Canadien David Cronenberg avec Cosmopolis, ou l’Anglais Ken Loach et La part de l’Ange.
Parmi les 17 films en compétition dans la catégorie Un certain regard concourra également Les chevaux de Dieu, du Marocain Nabil Ayouch, qui traite de la jeunesse désœuvrée enrôlée par les islamistes. Enfin, le cinéma subsaharien n’est pas en reste, puisque La pirogue du Sénégalais Moussa Traoré est également en compétition.
Nanni Moretti et Bérénice Béjo à l'honneur
Thierry Frémeaux, le délégué-général du festival, a précisé que « tous les films de la sélection sont des avant-premières mondiales » et que celle-ci sera « fignolée » dans les prochains jours. La cérémonie s’ouvrira le 16 mai avec un jury présidé par le cinéaste italien Nanni Moretti (Habemus Papam, 2011). L’actrice française Bérénice Béjo, césarisée pour son rôle dans The Artist, en sera la maîtresse de cérémonie.
Aucun réalisateur africain n’a reçu de Palme d'Or depuis 1975, (Chroniques des années de braise de l'Algérien Mohamed Lakhdar-Hamina), ni de Prix du Jury depuis 2010 (Un homme qui crie du Tchadien Mahamat Saleh Haroun). En réalité, avec Souleymane Cissé en 1987 (Yeelen), et Idrissa Ouédraogo en 1990 (Tilaï), ils ne sont que quatre Africains à avoir été récompensés à Cannes. Espérons que cette année, ce soit le cas !