Moussa, Willy et Alain, un trio inséparable
Fini les Trophées francophones du cinéma, reçue pour la première fois à Dakar ! « La Pirogue », « Tey » et « Président Dia », sont aux premiers rangs des lauréats de cette édition.
Du bonheur, voilà ce que les cinéastes sénégalais continuent à procurer à leur public. Après divers sacres à travers le monde, le tiercé gagnant du dernier Festival panafricain de cinéma et de l’audiovisuel de Ouagadougou (FESPACO) s’est une fois encore illustré en remportant les principaux prix de la première édition des Trophées francophones du cinéma.
La manifestation se tenait à Dakar depuis le début du mois de juin, et a pris fin samedi, avec la cérémonie de remise des trophées au Théâtre national Daniel Sorano. Moussa Touré est rentré avec le meilleur long métrage grâce à son film «La Pirogue», déclaré prix le plus prestigieux de cet événement. «Je voudrais dire aux jeunes qu’il faut avoir des références dans ce métier», a-t-il affirmé après avoir cité une longue liste de cinéastes sénégalais et étrangers à qui il dédie sa récompense.
Comme à Ouaga, Moussa Touré a encore évoqué sa maman, qui lui aurait envoyé un message à l’occasion de son anniversaire...samedi. Mais il avait d'autres bonnes raisons d'être satisfait. «La Pirogue» a aussi remporté le prix de la réalisation au Festival de Khouribga (Maroc) le même jour et l’un de ses acteurs a eu le prix du meilleur second rôle. Erick Névé et David Bouchet, les auteurs de la trame du film de Moussa Touré, ont quant à eux reçu le prix du meilleur scénario.
Ce n’est néanmoins pas tout pour «La Pirogue» puisque Thomas Letelier a décroché le prix de la contribution technique pour le travail qu’il a effectué sur cette pellicule. Le trophée francophone du cinéma pour la réalisation est allé à Alain Gomis, pour son film «Tey» (NDLR : «aujourd’hui», en langue wolof). Quant à Ousmane «Willy» Mbaye, il a eu droit au prix du meilleur moyen et court métrage avec «Président Dia».
Les Trophées francophones restent à Dakar
Neuf prix ont ainsi été décernés lors de cette soirée. Hormis ceux déjà cités, le prix du second rôle féminin est allé à Manie Malone pour son interprétation dans «Viva riva», son binôme masculin n'étant autre que Eric Ebouani pour son rôle dans «le collier de Makoko». Silimane Dazi a été désigné meilleur acteur pour son premier rôle dans «Rengaine». La jeune kinoise Rachel Mwanza, qui a presque fait pleurer la salle, a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine. «Je demande que la guerre dans mon pays s’arrête», a supplié l’actrice principale de «Rebelle», la voix étreinte par l'émotion.
Près de 20 films ont été projetés à Dakar en une douzaine de jours. Une bonne occasion pour la capitale de renouer avec un grand événement cinématographique. C'est pourquoi le ministre de la Culture a demandé au président de l’association organisatrice de revenir l’année prochaine à Dakar. «Il y a une chose sur laquelle nous ne négocierons pas : Le festival doit rester ici quelque temps. Le bébé est né ici, nous devons l’aider à prendre du poids», a déclaré Abdou Aziz Mbaye. Qui a reçu les assurances de Henry Welsh, le président de l’ATFCiné, qui a promis que le bébé sera effectivement «nourri aux mamelles de Dakar».
BIGUE BOB