Un drame romanesque bien de chez nous
Après ''Quatre fois zéro'', le réalisateur Cheikh Ace Faty revient sur la scène du cinéma local avec ''Poussière d’espoir'', un drame romanesque sur fond de violence conjugale et de recherche d’un amour de jeunesse perdu.
Projeté samedi après-midi au Parc de Hann, à Dakar, ''Poussière d’espoir'', le dernier long métrage en date du jeune réalisateur Cheikh Ace Faty, est une histoire d’amour bouleversante et originale. Originale de par le choix de son improbable héroïne, Marième, une femme soumise à un mari violent, très loin de l’archétype de la jeune première. Et pourtant si attachante de par la bravoure dont elle fait preuve pour accomplir son rêve, même au vu du mensonge dans lequel elle s’est enfermée. Originale pour le dénouement de l’intrigue, que l’on occultera ici mais non sans dire que cette fin est loin, très loin, de ce ''prévisible fatal'' auquel les productions locales nous ont habitués.
''Poussière d’espoir'' est donc l’histoire d’une femme mais, avant tout, l’histoire de l’amour chimérique d’un homme qui, sans le vouloir, va libérer une inconnue des chaînes de la misère et de la peur. Tout commence par une lettre, écrite par un certain Pape, et adressée à une ancienne conquête, qui tombe entre les mauvaises mains. A l’intérieur, une simple feuille de papier promet bonheur, amour et opulence à cette dulcinée perdue. Si bien que Marième, la récipiendaire accidentelle, ne peut laisser passer cet espoir, s’abîmant ainsi dans une correspondance à bâtons rompus avec cet amant d’une autre qu’elle ne connaît pas mais ne veut pourtant pas laisser partir. De fil en aiguille, cette femme brisée va réapprendre à trouver confiance en elle, à aimer… jusqu’à la fuite et l’abîme.
Une histoire de vie forte pour un film plein d’intelligence, produit par les studios Cinégal Pictures, qui fêtent cette année leurs 6 ans d'existence. Cheikh Ace Faty sait, ici, aborder et dénoncer nombre de tabous de nos sociétés, comme l’adultère, la violence conjugale et le mensonge, mais sans la lourdeur d’une main moralisatrice. Son équipe d’acteurs, essentiellement composée de jeunes talents locaux, fait elle aussi preuve d’une grande justesse dans l’interprétation. Un film frais, à ne pas rater.
Sophiane BENGELOUN
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