Oumar Sarr descendu en flamme
Houleux. Tel a été le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) de samedi à la permanence Oumar Lamine Badji, sur le VDN, à Dakar. A en croire des informations concordantes, la réunion, qui a duré de 17 à environ 21 heures, a été une séance d'explications aigre-douce, entre des responsables comme Malick Guèye de Latmingué et Innocence Ntap, d'un côté, et le coordonnateur national des libéraux, Oumar Sarr, et Modou Diagne Fada, de l'autre. La responsable politique de Ziguinchor a particulièrement chargé Oumar Sarr qu'elle a accusé d'ostracisme à son encontre dans la mise à disposition des fonds de campagne électorale pour les législatives du 1er juillet dernier.
A en croire nos sources, Mme Ntap aurait même traité M. Sarr de ''menteur'' et aurait été sur le point de le chargé physiquement, n'eût été l'intervention de Madické Niang. Lequel a pu calmer une belliqueuse ''Madame le ministre d'État''. Il faut dire, d'après nos interlocuteurs, que d'autres responsables ont critiqué le maire de Dagana pour sa gestion jugée ''nébuleuse'' des fonds de campagne. Mais Oumar Sarr s'est défendu de la mauvaise gestion notant que les gens pensent qu'Abdoulaye Wade lui a remis des milliards alors qu'il n'en serait rien.
Restons sur ce bilan des législatives libérales pour ajouter qu'à l'endroit de Modou Diagne Fada, il lui est reproché d'avoir fait une liste de candidatures largement favorable à ses proches. Notamment ceux avec qui le président du groupe parlementaire du PDS a cheminé à Waar-wi durant sa courte période de dissidence.
Cela dit, les pontes libéraux qui ont pris part à la rencontre, dont El hadj Amadou Sall, ont encore chargé le président du Sénat, Pape Diop, coupable d'avoir fait bande à part en créant Bokk Gis Gis lors des dernières législatives. M. Sall aurait été même suggéré des poursuites judiciaires à l'encontre de l'ancien baron du PDS accusé de micmacs sur le budget de 7 milliards que lui aurait remis Abdoulaye Wade pour les besoins de la campagne électorale au premier tour de la présidentielle de février-mars 2012. Cela aurait poussé Wade a confié à Mamour Cissé les fonds de la campagne pour le second tour de l'élection à l'issue de laquelle le PDS a été défait par Macky Sall et la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Sortie sur les audits et boycott en vue
Par ailleurs, le PDS entend faire une sortie médiatique au sujet des audits qui concernent la plupart de ses barons entendus par la section de recherche de la gendarmerie et la Division des investigations criminelles requises par le procureur de la République dans le cadre de la traque des biens mal acquis. En l'absence notoire de Ousmane Ngom, Farba Senghor, Souleymane Ndéné Ndiaye et Aliou Sow (qui a créé un mouvement et exècre Oumar Sarr), le Comité directeur a en outre critiqué la démarche du président Macky Sall à propos du Sénat. L'instance libérale reproche au chef de l'État un manque de concertation avant l'annonce du projet de suppression du Sénat par le biais d'une procédure d'urgence à l'Assemblée nationale. C'est peut-être mécontent de la politique de Macky Sall que le PDS envisage de voter contre le projet de suppression de la chambre haute et de boycotter la déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Abdoul Mbaye, prévue ce 4 septembre.
Lors du Comité directeur, auquel a pour la première fois pris part la députée de Keur Massa, Fatou Sow, les libéraux entendent se rendre à Paris pour assister, le 23 septembre, à la cérémonie de remise à Abdoulaye Wade du Prix du Forum des intellectuels africains et de la diaspora qui ''lui rend un hommage sur sa vie et son œuvre pour le Sénégal, l’Afrique et le monde''.