Le Sénégal perd entre 300 à 350 milliards par an
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Le Sénégal dispose désormais d’un plan national de lutte contre la pêche illégale, non réglementée et non déclarée. Validé hier, ce plan permettra à notre pays de mettre fin à cette pratique qui entraîne une perte économique de 300 milliards par an.
Le Sénégal est décidé à mettre fin à la pêche illégale, non réglementée et non déclarée, dans ses eaux maritimes. Cette pêche dite ‘’pêche INN’’, porte un sacré coup à l’économie nationale. Selon le capitaine Malick Ndiaye, de la direction de la protection et de la surveillance des pêches, le Sénégal perd plusieurs dizaines de milliards, par an, à cause de cette pêche illégale et non déclarée. ‘’On dit que plus de 50% des débarquements déclarés viennent de la pêche illégale. Si on se rend compte que la pêche apporte plus de 300 milliards, par an, au niveau de l’économie nationale, on peut comprendre qu’il y a au moins 300 jusqu’à 350 milliards de perte par an’’, explique, le capitaine Malick Ndiaye.
Fermeture d'usines et perte d’emplois
En plus des milliards perdus, la pêche illicite entraîne la rareté des ressources maritimes. D’après le directeur de cabinet, du ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Ismaïla Diop, cette pêche illicite a entraîné, au niveau national, en plus de la rareté de la ressource, la fermeture de certaines usines qui conduit directement à la perte d’emplois. Le directeur de cabinet du ministre de la Pêche s’exprimait hier lors de l’atelier de validation du plan d’action national de lutte contre la pêche INN, que le Sénégal vient de mettre en application, comme le lui recommande la FAO.
‘’Le secteur de la pêche représente environ 2% du PIB total et comptabilise 600 000 emplois directs et indirects. Les faibles moyens de contrôle disponibles dans les États de la sous-région n’ont pas permis de contrecarrer l’activité des navires pirates qui exploitent illégalement, et de façon non réglementée et non déclarée, les ressources de la sous-région’’, a déploré M. Diop. Avec la pression sur nos stocks, la ressource devient de plus en plus rare et pousse nos pêcheurs à aller jusque sur les côtes mauritaniennes ou bissau-guinéennes, a-t-il souligné.
Un code de la pêche plus contraignant
Pour faire face à cette pêche INN, le Sénégal va mettre sur place un système de suivi, de contrôle et de surveillance plus efficace. Ce contrôle, explique le capitaine Ndiaye, ne peut être possible que par le ‘’renforcement des moyens de surveillance des pêches’’, mais aussi par la mise en place d’un cadre juridique plus approprié. Même si le Sénégal dispose d’un code de la pêche, ce code n’est pas contraignant, déplore le capitaine Ndiaye, car la pêche n’est pas criminalisée au Sénégal, alors que dans d’autres pays, elle l'est.
Pour cela, Malick Ndiaye indique que le cadre juridique sera beaucoup plus adapté et plus contraignant, après la validation du plan d’action national de lutte contre la pêche INN. ‘’Au niveau de la pêche artisanale, les amendes n’étaient pas très dissuasives. Elles étaient comprises entre 15 000 et 50 000 F Cfa. Le code de la pêche est en train d’être révisé et il va falloir l’adapter à l’environnement juridique’’, a-t-il dit.
ALIOU NGAMBY NDIAYE