Cheikh Tidiane Diakhaté veut élargir ses pouvoirs
L'installation du tout nouveau membre du Conseil constitutionnel, Malick Diop, a servi de prétexte hier au président de ladite juridiction pour plaider un élargissement de sa saisine qui, jusqu'ici reste très sélectif, d'après lui.
Nommé par décret présidentiel membre du Conseil constitutionnel, le 3 juillet dernier en remplacement de Siricondy Diallo dont le mandat est arrivé à expiration, Malick Diop a officiellement pris fonction hier. Cela, après avoir prêté serment devant les Sages qui composent cette juridiction, sous la présidence du juge Cheikh Tidiane Diakhaté. Ce dernier en a profité pour plaider en faveur d'un élargissement du mode de saisine du Conseil constitutionnel, longtemps réclamé par une partie même de la classe politique.
''Il serait envisageable que le mode de saisine du Conseil, très sélectif car exclusivement réservé au président de la République et à un groupe d'un dixième de parlementaires, soit élargi'', a plaidé le président du Conseil constitutionnel qui souhaite aussi un élargissement des compétences d'attribution de cette institution. ''La dénomination de l'institution (Conseil constitutionnel ou Cour constitutionnelle) ne me paraît pas capitale, pourvu que la compétence d'attribution, restreinte en l'état actuel, et qui motive les décisions d'incompétence souvent incomprise, puisse, s'il y a lieu, être redéfinie clairement et amplifiée'', explique Cheikh Tidiane Diakhaté. Il invite cependant à ''prendre en compte les problèmes connexes liés, entre autres, à la composition et au nombre de membres du Conseil constitutionnel''. Aussi, milite-t-il pour qu'il soit élargi pour ''une plus grande visibilité'' du Conseil constitutionnel.
Pour sa part, malgré sa proximité avec Macky Sall pour avoir été son Directeur de cabinet à l'Intérieur et à la Primature, Malick Diop s'est dit conscient que ce qui l'attend est une grande et redoutable responsabilité dans la mesure où le Conseil constitutionnel est la juridiction supérieure, la plus élevée dans la pyramide judiciaire. ''Il n'est pas permis au Conseil de se tromper même si nous ne sommes que des hommes'', dira-t-il. Avant d'ajouter : ''Nous essaierons autant que possible de ne pas nous tromper. Nous ferons tout pour être à la mesure de l'attente et pour le respect des règles fondamentales de la constitution''.
Inspecteur général d’État, Malick Diop, a occupé plusieurs stations au sein de l'Administration judiciaire (président du Tribunal départemental de Diourbel, puis de Mbacké, magistrat référendaire à la Cour suprême en 1986, Chambre des accusations de la Cour d’appel de Dakar et conseiller référendaire hors hiérarchie au Conseil d’État). Après un court passage à la Médiature comme Secrétaire général, il est promu Directeur de cabinet de Macky Sall au ministère de l'Intérieur et suivra ce dernier à la Primature pour occuper le même poste, mais avec rang de ministre. Devenu IGE en 2007, M. Diop fut nommé ministre-conseiller auprès de Wade, chargé des affaires juridiques et tout récemment ministre, conseiller spécial de Macky Sall.
ASSANE MBAYE