La capitale a renoué avec ses traditions
La 1ère édition du Fanal de Dakar, ressuscité, avait investi, ce week-end, Niarry Tally et le campus de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) lors d'une procession d’hommes, de femmes et d'enfants hauts en couleur, suivie d’un concert de percussions qui s’est prolongé tard dans la nuit.
Pari tenu. Dakar a renoué, à l'instar de Saint-Louis, avec le carnaval et et musique traditionnels, appelé Fanal. Samedi, le carnaval est allée de Niarry Tally à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où s'est tenu un concert de percussions. La procession bariolée était composée de l’Alliance culturelle africaine mais aussi d’enfants habillés par la styliste Oumou Sy, de Cap-Verdiens de la compagnie San Jon et, entre autres, de la fanfare des anciens militaires et policiers de Dakar sous la baguette du major Momodou Guèye.
Quittant le quartier de Niarry Tally aux alentours de 16h, cette joyeuse file a rallié l’université vers 19h, le tout dans la joie et la bonne humeur. Masques en papier mâché, cracheurs de feu, costumes chatoyants, chorégraphies olé-olé des danseurs de la San Jon… le carnaval offrait un beau tableau aux curieux, dont nombre ont interrompu leurs activités pour admirer la procession.
Évidemment, les organisateurs du défilé n’ont pas ménagé leurs efforts pour arriver à un résultat aussi éclatant. Oumou Sy, en particulier, parle de l’énorme travail qui se cache derrière tant de beautés. ''C’est 110 costumes en tout qu’on a eu à confectionner, une moitié dédiée au filles et l’autre aux garçon. Je pense que les expériences comme le Fanal sont non seulement à pérenniser mais à populariser et, en cela, je remercie et encourage la ville de Dakar, parce qu’elles apprennent aux enfants à connaître, via les costumes, leurs culture et tradition'', a soutenu la modéliste.
D'après le directeur de la Culture et du Tourisme à la mairie de Dakar, Oumar Ndao, ''le Fanal, à l’instar du Ribidion (déformation de réveillon, Ndlr) au mois de décembre, est une célébration traditionnelle centrée autour de la rencontre des communautés locales dites 'invisibles' avec la grande population de Dakar. C’est aussi, avant tout, une fête dédiée aux enfants qui, grâce aux masques, se voient replongés dans leur folklore et peuvent, ainsi, renouer et revendiquer avec les identités fortes qui y sont enfouis'', a expliqué M. Ndao.
''Le Fanal est une façon pour nous de motiver une certaines économie de la culture et de permettre à ceux qui ont fait de l’art leur vie et métier d’avoir des revenus pour perpétuer ce style de vie et ainsi sauvegarder nos traditions'', a ajouté Oumar Ndao en insistant sur la portée sociale de l’événement.
La soirée s’est achevée en beauté sur un concert en plein air avec, en plus de formations locales, dont la compagnie du tambour major Doudou Ndiaye Rose et le Sing Sing Rythme, des formations étrangères telles que les Tambours du Burundi, le Benso de Kayes. Le Fanal ou festival des traditions prend fin mardi par un soirée ''Sons et lumières'' dite Fespenc au Grand Théâtre.
Sophiane Bengeloun