Publié le 18 Mar 2013 - 08:05
DÉCOUVERTE - BURKINA BY NIGHT

Dans la chaleur d'une nuit ouagalaise

 

C'est peu dire que Ouagadougou est une ville de fêtards. Il y a toujours du monde dans les boîtes de nuit et les maquis. EnQuête vous en narre un bout...

 

Une table avec deux chaises de part et d'autre, dressée au milieu d'une rue ou aux bords d'une route. C'est le même décor démultiplié sur plusieurs mètres. Bienvenue aux maquis de Ouagadougou, capitale du Burkna Faso. Au pays des ''hommes intègres'', sitôt la nuit venue, c'est place nette aux viveurs. Et tous les jours. Musique à fonds la caisse, du beau monde, beaucoup de fumée et effluves de grillades, dans une atmosphère alourdie par la chaleur ouagalaise, l'ambiance est partout la même. En réalité, la fièvre est montée à la faveur de la 23e édition du Festival panafricain de cinéma et de l'audiovisuel de Ouagadougou (Fespaco), tenue du 23 février au 2 mars 2013. ''C'est grâce au Fespaco, qu'il y a toujours du monde ici'', informe Rosalie Sawadogo qui tient un maquis à la cité Azimo.

 

 

Le long de la route principale du quartier Patte d'Oie (eh oui), les maquis se comptent par dizaine des deux côtés de la route. Ils proposent des boissons sucrées ou alcoolisées, de la nourriture avec au menu du poisson ou de la viande de poulet ou de pintade, accompagnée de pommes de terres frites ou d'alocos (bananes plantain frites dans l'huile d'arachide ou de l'huile de palme, pouvant servir de goûter ou d'accompagnement pour un plat de résistance). Les prix des poissons varient selon le genre choisi. ''Les poissons d'eau douce coûtent entre 2500 et 3000 francs Cfa l'unité. On les grille et on vend les frites ou aloco entre 300 et 500 francs'', renseigne Ibrahim Ouédraogo qui tient son étal au bord du Stade du 4 août. Mais, confie-t-il, les bénéfices sont tirés de la vente des boissons alcoolisées dont les prix varient entre 600 et 1000 FCfa. ''L'alcool se vend facilement'', renseigne Omar Sambasékou, également gérant d'un maquis.

 

Débordé en ce samedi 2 mars marquant la fin de la 23e édition du Fespaco, Omar s'est quand même prêté à nos questions. ''Si on refuse de vendre de l'alcool sous prétexte qu'on est musulman, autant fermer nos maquis'', admet-il. Autant dire que la clientèle va au-delà des fidèles Chrétiens. ''Ce sont les fils de ladji (Ndlr : El hadji, pour nommer les musulmans) qui sont les plus grands consommateurs'', déclare-t-il. ''Il a raison le monsieur, ce sont les fils de ladji qui boivent le plus et après ils croient que la route c'est chez eux et bonjour les accidents'', ajoute Issa Sawadogo, le taximan qui nous servait de guide.

 

Après une soirée assez bien arrosée dans les maquis, les fêtards se retrouvent dans les boîtes de nuit aux alentours de 2h du matin. ''Taxi brousse'' et ''Calypso'' restent les plus connus. L'entrée est gratuite, mais la consommation obligatoire. Dans ces night club, c'est également la boisson alcoolisée qui s'écoule mieux. Et son penchant presque naturel, les tapines.

En effet, ce qui reste frappant, c'est le nombre de prostituées fréquentant ces boîtes de nuit. Peu de filles racolent dans les rues. Les rares, trouvées en centre-ville, étaient perchées sur leurs motos en attendant tranquillement des preneurs. En petites jupes avec des bas sexy et des hauts plus qu'échancrés, elles guettent les meilleurs clients. A notre demande, notre guide fait semblant de marchander. ''Elle campe sur 3000 FCfa. Je lui ai proposé 1000 francs mais elle refuse'', informe-t-il de retour après 5 minutes d'échanges avec une péripatéticienne.

 

''Chambres sales''

 

A Ouaga, les belles de nuit sont surnommées ''bordelles'', et quand elles s'accordent avec un client qui n'est pas nanti cela se passera dans les ''chambres sales''. Des chambres de passe que l'on trouve un peu partout en centre-ville, et louées à 1000 francs l'heure. Se faisant passer pour une prostituée et son client, le reporter de EnQuête s'est rendue dans l'un de ces lieux de débauche, accompagnée de son guide de taximan. Se trouvant dans un dédale assez isolé, une grande bâtisse qui donne l'air d'être abandonnée abrite les ''chambres sales''. Il y a juste un matelas avec un drap à la propreté douteuse. La chambre est puante et sombre. Elle est juste éclairée par une bougie.

Demi-tour et retour au Calypso. Il est 3h 25. Il y a beaucoup plus de monde, même si le gérant, Pierre Zidouemba, avance qu'il n'y en a pas assez cette nuit-là. Mais la moitié est constituée de prostituées. Sans vergogne, l'une d'entre elle se colle à un homme blanc dansant sur la piste qui se laissera faire avant de décider de rentrer, seul.

 

Du ''mbalak'' en l'honneur des Sénégalais

 

Différentes musiques sont proposées, cela va du ''coupé décalé'' au Rnb, en passant par l'azonto. ''En l'honneur des journalistes sénégalais, venus nous voir ce soir, du mbalak...'', laisse entendre le Dj. La piste se vide aux premières notes d'une antique chanson de Youssou Ndour. Puis c'est ''Diaral ngama'' de Pape Diouf qui remonte d'il y a 5 ans. C'est clair, les Ouagalais ne sont pas au diapason de notre cher mbalax national.

 

BIGUÉ BOB

 

 

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