Un maître coranique encourt 5 ans d’emprisonnement ferme
El Hadj M. Fall est dans de beaux draps. Maître coranique de son état, il risque cinq ans ferme de prison pour détournement de mineur et acte contre nature. Il a fait face, hier, aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar.
La victime, M. D., est âgée de 17 ans. C’est en fréquentant le domicile d’un lutteur qu’il a fait la connaissance du maître coranique. Si au début, tout paraissait normal entre eux, par la suite, leur relation a évolué, quand El Hadj M. Fall a fait miroiter au jeune garçon un avenir radieux.
Selon lui, le maître coranique lui a remis une enveloppe contenant des feuilles blanches et lui a conseillé de la garder précieusement pour réaliser son vœu de s’enrichir. En plus de cela, il lui a proposé de faire un bain mystique avant de lui donner des gris-gris qu’il doit porter en permanence.
À en croire le garçon, depuis qu’il a utilisé la potion mystique, il a perdu la raison et acceptait sans hésitation tous les désirs du marabout, allant jusqu’à pratiquer avec lui des actes contre nature. D’après lui, il a décidé d’en parler, parce qu’il a eu écho qu’il n’était pas la seule victime de son bourreau. Il a renseigné que ces actes se sont produits à quatre reprises.
Des accusations que le maître coranique a niées avec véhémence hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. ‘’Je suis venu à Dakar parce qu'un lutteur avait besoin de mes services. C’était ma première fois et tout ce qu'on m'accuse, je ne l'ai jamais fait de ma vie. Je suis maître coranique. J'ai un Daara au Walo. Je suis seulement venu à Dakar pour rendre service à un lutteur. Et je n'ai jamais été seul avec M. D. On se rencontrait toujours en présence du lutteur et de ses amis’’, s’est-il défendu.
Malgré ses dénégations, le ministère public a requis cinq ans d’emprisonnement ferme contre lui. Selon le maître des poursuites, le prévenu a considérablement varié dans ses déclarations. Il souligne qu’à l’enquête, il avait avoué les faits.
Mais l’avocat de la défense a pris son contrepied, en précisant que son client a reconnu les faits à l’enquête parce qu’il a été malmené. Il a ainsi requis sa relaxe.
L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 1er août.
MAGUETTE NDAO