Les riverains de la rue Mass Diokhané disent «non!»
Inquiétude, malaise, incertitude : voilà ce que ressentent habitants de la rue Mass Diokhané devant l’implantation prochaine d’un marché en plein milieu de ce havre de paix du Plateau. Une pétition a même été déposée à l’intention de Khalifa Sall contre ce qu’ils appellent du «banditisme municipal»…
«Personne ne nous a jamais avisés, on s’est juste levés un beau matin pour voir une banderole qui désignait le terrain vague à l’embouchure de notre rue comme le site choisi par la Mairie pour recaser les ambulants déguerpis de Sandaga. Nous, notre problème, c’est de savoir pourquoi notre rue, petite et peu connue, au lieu d’une des grandes artères de la ville ? Un marché ici, c’est inconcevable !», s’exclame Me Bara Diokhané, furieux.
L’avocat, habitant de la rue Mass Diokhané (ex Rue de Denain), est à l’origine de la constitution d’une pétition contre l’érection d’un marché provisoire à deux pas de son cabinet. Le document en question, qui compte plus de 500 signataires, a été déposé depuis le 8 juillet sur le bureau du Maire de Dakar, Khalifa Sall. L’élu tarde néanmoins à donner une réponse aux riverains, ses administrés.
Ulcérés par la perspective, peu reluisante, de voir leur cadre de vie drastiquement se désagréger du fait de l’implantation dudit marché, ces derniers ne cessent d’invectiver les services de la municipalité, qu’ils considèrent comme la source de tous leurs malheurs :
«J’ai interpellé il y a quelques jours le Marie lui-même et je l’ai d’ailleurs félicité pour ses actions de désengorgement des rues Plateau, qui est l’une de ses promesses de campagne. Mais à quoi cela nous sert-il qu’il désengorge Sandaga pour engorger notre rue ? Il ne fait que déplacer le problème !» témoigne Mme Thiandoum, une habitante de l’ex-rue de Denain.
Et qu’en est-il de la pomme de discorde tant décriée ? Il s’agit d’un terrain vague laissé en jachère depuis près de dix ans après que la miroiterie qui l’occupait soit rasée… Cette étendue d’asphalte, qui doit environner les 50 m carrés, appartiendrait aujourd’hui à un Libanais du qui demeurerait injoignable, selon l’avocat.
Une situation qui ne fait bien sûr qu’envenimer les choses puisque les riverains racontent que des travaux d’aménagements se poursuivent sur le site, malgré leur désaccord. Derrière le mur d’enceinte du site, on peut effectivement voir deux toilettes mobiles ont été installés et qu’un traçage au sol a déjà été fait pour délimiter les futurs emplacement de stands.
«Je suis écœuré de ce que l’on nous fait. J’ai eu mon bac en série S2 cette année, avec mention, et je sais que cela n’aurait pas été possible avec un marché juste devant notre porte. Le bruit, la saleté, tout ça m’aurait sûrement empêché d’étudier», témoigne Badara, 17 ans, habitants du quartier depuis toujours et par ailleurs petit-fils de celui à qui la rue doit son nom.
Même son de cloche un peu partout dans le quartier. Pollutions en tous ge