Publié le 23 Nov 2024 - 21:25
RÉGION DE KAOLACK

2 416 personnes vivent avec le VIH, dont 256 enfants

 

Dans la région de Kaolack, depuis 2002, 2 416 personnes vivant avec le VIH sont suivies, dont 1 051 hommes, 1 109 femmes et 256 enfants.

 

La région de Kaolack, une zone transfrontalière, dispose d'un établissement public sanitaire, de quatre districts sanitaires, de six centres de santé et de 79 postes de santé (dont 32 chargés du VIH). D’après Mamadou Y. Thiaw, le point focal VIH au district régional de santé de Kaolack, qui recevait hier la caravane organisée par le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) à l'attention des membres de l'Association des journalistes en santé, population et développement, il y a, depuis 2002, 2 416 personnes vivant avec le VIH qui y sont suivies, dont 1 051 hommes, 1 109 femmes et 256 enfants. Pendant ce temps, selon lui, le taux de prévalence est de l’ordre de 0,4 %.

En effet, avec ses partenaires, l'ONUSIDA s'est fixé comme objectif à l'échelle mondiale pour 2030 : 95-95-95, soit diagnostiquer 95 % de toutes les personnes séropositives, fournir un traitement ARV à 95 % des personnes diagnostiquées et obtenir une charge virale indétectable pour 95 % des personnes traitées, d'ici à 2030.

En analysant la situation qui prévaut à Kaolack, M. Thiaw souligne que, parmi les points forts, il y a eu une atteinte du premier 95 chez les femmes et les adultes (hommes et femmes), tandis que le deuxième 95 a été atteint chez les enfants.

Pour les points à améliorer, il a évoqué une faible performance du premier 95 chez les enfants et les hommes ainsi que quelques efforts à fournir pour atteindre le troisième 95, notamment pallier l'absence d'un médecin au centre de santé de Kasnack, l'absence d'un médecin infectiologue à l'hôpital régional et régler le besoin d'appareils Genexpert pour les sites de Ndoffane et de Guinguiné.

Recommandations

Ainsi, M. Thiaw propose de renforcer les stratégies de dépistage des hommes et des enfants, d'affecter un médecin au centre de santé de Kasnack et un médecin infectiologue à l'hôpital régional, en plus de renforcer la région en appareils de mesure de la charge virale. "La tendance des indicateurs de prise en charge (PEC) au niveau de la région est globalement positive grâce à l'engagement des équipes de prise en charge et aux appuis du programme. De plus, les soutiens des partenaires comme l'ANCS, EpiC/FHI360, Continus PV, SSD, etc., contribuent à l'amélioration des indicateurs dans la région de Kaolack. Le renforcement des actions en cours devrait permettre à la région d'être à la hauteur en ce qui concerne l'atteinte des objectifs 95-95-95," confie M. Thiaw.

En outre, le point focal VIH au district régional de santé de Kaolack indique que pour les personnes attendues positives, ils ont, à la date du 30 juin, dépisté 94 %. Cela représente 95 % des personnes vivant avec le VIH dans leurs localités. En ce qui concerne la prise en charge, 98 % sont sous traitement antirétroviral (ARB) et ils ont pu atteindre un taux de suppression de la charge virale de 98 % pour la cible affirmée de la région.

Concernant les enfants, pour lesquels ils sont particulièrement concernés, le dépistage est de 40 %. "C'est vraiment un problème global au Sénégal, le dépistage des enfants. Nous sommes à 40 % des enfants. Parmi les 256 mentionnés, il y a 40 qui sont sous traitement, ayant pu être identifiés et pris en charge. Heureusement, parmi ceux qui sont pris en charge, 97 % sont sous ARB. Donc, il y a très peu de cas de défaillance. Cependant, un autre problème persiste : la suppression de la charge virale. Parmi ceux qui ont été testés, seulement 58 % ont mesuré leur charge virale. C'est également le cas pour les hommes, ce qui constitue un deuxième problème dans le premier 95. Il y a 61 % qui sont dépistés et il reste encore un important chemin à parcourir pour atteindre 85 % des hommes sous ARB ; 89 % sont sous ARB et 85 % ont supprimé leur charge virale. Pour les femmes, nous avons une très bonne performance en termes de suppression du premier 95, dépassant même l'estimation attendue. Nous sommes à 138 %, ce qui montre que les femmes tirent la performance vers le haut. En revanche, il y a encore des efforts à fournir, car 91 % sont sous ARB, ce qui signifie qu'il y a encore celles qui vivent avec le VIH et qui ne sont pas sous ARB. De plus, 91 % ont supprimé leur charge virale", renseigne-t-il.

Malgré cela, il souligne que quasiment toutes les personnes sous ARB ont eu une charge virale plus ou moins supprimée. Si l'on combine les hommes et les femmes, 101 % sont dépistés, car les femmes ont contribué à cette hausse. "Ce qui fait que 101 % des couples homme-femme sont dépistés, 90 % sont sous ARB et 99 % ont supprimé leur charge virale’’, se réjouit-il.

57 enfants sont pris en charge à l’hôpital régional

De son côté, le docteur Moustapha Cissé, pédiatre à l’hôpital régional de Kaolack, informe qu’actuellement, 57 enfants sont pris en charge dans cet établissement sanitaire, avec une majorité d’adolescents. Pour mieux réussir leur mission, un comité régional de pédiatrie a été mis en place, se réunissant tous les trois mois. Sa mission est de rechercher les cas perdus de vue, mais aussi de réussir le volet communication dans le cadre de la prise en charge de cette population très vulnérable.

"Il est vrai qu'il y a eu des améliorations depuis le début de la prise en charge, surtout sur le plan pédiatrique. La prise en charge pédiatrique est un peu particulière par rapport à celle des adultes, car l'enfant a besoin d'un tuteur ou de ses parents pour que cette prise en charge soit efficace. Malheureusement, la majorité des enfants, comme cela a été mentionné, sont des orphelins. Parfois, ce sont des enfants issus de familles où les parents sont séparés. Cela pose un problème de partage de statut, ce qui entraîne des difficultés pour la prise en charge pédiatrique. Un autre aspect concerne les médicaments. Bien qu'il existe des formes adaptées aux enfants, elles sont souvent en rupture par rapport aux autres. Cela complique parfois l'observance du traitement’’, fait remarquer le Dr Cissé.

Il se réjouit néanmoins de la mise en place du comité régional de prise en charge pédiatrique.

CHEIKH THIAM

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