Des menaces réduites de blanchiment d'argent en 2013, selon le Giaba
Le blanchiment de capitaux a perdu du terrain en Afrique de l'ouest en 2013 grâce à la répression menée à cet effet, à indiqué le Dg du Giaba. Qui a salué l'action de la Crei au Sénégal.
Délinquance financière, médiation pénale, traque et recouvrement des biens mal acquis. Ces différents termes reviennent incessamment dans l'actualité sénégalaise dominée depuis bien des mois par les sujets d'évasions fiscales, l'enrichissement illicite ou encore le blanchiment des capitaux, des fléaux ancrés dans le système sénégalais, que l'actuel gouvernement tente de combattre tant bien que mal.
À ce jour, un peu plus de 235 dossiers liés à des malversations circulent dans le circuit de la justice, avec une domination des affaires de blanchiment d'argent. Mais cette tendance semble s'inverser selon Dr Abdullahi Shehu, Directeur général du Groupement intergouvernemental d'actions contre le blanchiment d'argent.
''En Afrique de l’Ouest, nous avons réduit les menaces de blanchiment de capitaux à des proportions acceptables avec des cellules nationales de traitement des informations financières installées dans la plupart des pays membres du Giaba'', a-t-il soutenu, rappelant que le blanchiment de capitaux menace la paix et la stabilité des pays et a pour conséquence d'empêcher les investisseurs et le secteur privé de compétir avec ceux qui le pratiquent.
Dr Shehu qui s'exprimait hier au cours de la présentation de l'ouvrage ''Droit et politique en matière de blanchiment d'argent'', a également loué les progrès enregistrés en un an. ''L’année dernière, il y a eu des progrès. Au Nigeria, il y a eu plus d’une vingtaine de condamnations pour financement du terrorisme et 79 condamnations pour blanchiment de capitaux.
Au Sénégal, certains jugements ont été faits et notre rapport 2013 donnera plus de détails sur ce sujet. Mais il faut se réjouir de l’amélioration du climat dans certains pays dont le Sénégal avec la création de la cour de répression de l’enrichissement illicite'', a-t-il souligné.
Par ailleurs, c'est dans l'optique de mener cette lutte contre le blanchiment des capitaux et d'outiller les différents États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) que le Pr Epiphany Azinge, Directeur général de l’Institut nigérian des hautes études juridiques (Nials), a présenté, hier au siège du Giaba, l'ouvrage précité.
Ce livre, a-t-il indiqué, participera à la sensibilisation des citoyens de l'espace Cedeao en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et comporte des études comparatives et des recommandations sur la question. ''Il faut combattre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme si nous voulons survivre'', a souligné l'auteur.
ANTOINE DE PADOU