Cheikh Oumar Hanne essuie des huées et boude
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Le ministre de l’Enseignement supérieur a rencontré les différentes composantes de la communauté de l’université Alioune Diop de Bambey. Il a eu un accueil houleux ponctué de huées. Ce qui ne l’a pas empêché de discuter avec elles des contraintes, des programmes et des projets de l’établissement. Il a décidé de rencontrer les syndicalistes du SAES.
La cote de popularité du ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne, est bien basse à l’université Alioune Diop de Bambey où il a essuyé une bordée de huées, hier, au moment d’entrer dans l’amphithéâtre. Irrité par cet accueil, il a tout bonnement rebroussé chemin, avant de passer ses nerfs sur le recteur Mahy Diaw. Remonté, il lui a lancé : ‘’C’est systématique chez mes étudiants. Il faut l’éviter. Veuillez à ce que cela n’arrive plus.’’ Ensuite, le ministre Cheikh Oumar Hanne a tout bonnement écourté la visite, avant de se prêter aux questions de la presse.
Sur la grève du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), le ministre a répondu : ‘’Il y a une section du Saes qui a décidé d’aller en grève. Les cours se déroulent normalement. Il a déposé un préavis de grève sur 4 points. Nous allons rencontrer le Bureau national du Saes, après-demain, pour en discuter. Le gouvernement va faire part au Saes de sa position sur ses différentes questions. La question de l’orientation des bacheliers, c’est une vieille revendication du Saes, mais que nous avons réglée.’’
Il a, par ailleurs, informé que ‘’tous les étudiants qui en ont fait la demande, 49 000, ont été orientés dans les universités publiques et les cours ont démarré et se font normalement’’.
Dans ce sens, ‘’le gouvernement a pris un certain nombre de mesures d’accompagnement (autour de 8 milliards de F CFA). Dans beaucoup d’universités, nous sommes en train de finir. En trois mois, on a démarré les chantiers. A Bambey, on a livré. On va livrer, la semaine prochaine à Thiès, à Ziguinchor. Des efforts consistants ont été faits. On n’a jamais vu des mesures d’accompagnement de cette dimension, lors d’une entrée universitaire’’.
Auparavant, la délégation ministérielle a visité les trois sites que sont Ngoundiane, Diourbel et Bambey. A Bambey, elle a visité les nouveaux amphis qui ont été réfectionnés et qui s’inscrivent dans le cadre des mesures d’accompagnement, d’orientation des nouveaux bacheliers. Dans le système d’enseignement supérieur du Sénégal, il y a le volet académique et le volet social. Celui de Bambey a une certaine particularité, parce que l’université se trouve dans une capitale départementale avec les problèmes d’accès au logement.
‘’Le paradoxe, dans notre système d’enseignement supérieur, c’est que le social prend 60 % de nos budgets et jusqu’à présent, on a des difficultés. Depuis que le président Sall est au pouvoir, on a investi à peu près 200 milliards de F CFA dans le social. Je veux dire que, certainement, il y a des choses à améliorer, mais les urgences de l’année dernière sont réglées. Cette année, il y a eu des problèmes de toilettes, de restaurants, d’amphis ; on vient d’en livrer deux’’, renseigne le ministre.
‘’Cette année, ajoute-t-il, il y a des revendications salariales. Les enseignants, comme les Pats, ont vu toutes leurs revendications salariales réglées’’.
211 milliards de budget, pour 120 mille étudiants
Le ministre annonce ‘’211 milliards de budget. Ce qui veut dire qu’avec les 120 mille étudiants du système universitaire public, c’est 2 millions par mois par étudiant que le gouvernement du Sénégal met à la disposition du ministère. Donc, c’est une bonne option du président de faire de ce pôle un pôle d’excellence et de développement. Nous allons continuer sur cette lancée. Nous avons l’ambition de faire de l’université de Bambey une capacité de 15 mille places. Nous planifions avec nos partenaires pour faire jouer à l’université de Bambey pleinement son rôle’’.
Le ministre révèle des dépenses de l’ordre de 125 milliards de F CFA par an pour le social. ‘’Nous mettons, au-delà de nos capacités, des moyens dans le social. On ne peut pas régler les problèmes partout. Il n’y a aucun dispositif mondial d’enseignement supérieur où on dit que la prise en charge des étudiants se fait par le gouvernement. Il n’y en a pas. Au Sénégal, ce n’est pas dit que le gouvernement doit prendre en charge l’intégralité du cursus universitaire. Nous faisons des efforts. Aujourd’hui, on est à 150 000 étudiants. Des efforts ont été faits. Nous allons continuer la cadence, mais il ne faut pas interpeller le gouvernement en disant qu’il faut régler le problème de l’hébergement de tous les étudiants. Non, nous ne sommes pas dans cette dynamique’’.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)