Publié le 23 Oct 2012 - 23:01
DISTINCTION

Wade, homme africain de l’année?

 

Samedi 27 octobre, Abdoulaye Wade, ancien président sénégalais, recevra le prix de l'homme africain de l'année remis par le Conseil des Mariannes de la République et de l'Europe. « Une imposture à dénoncer », tempête un collectif de personnalités qui lancent un appel contre la remise de ce prix. « Rappelons-nous que le peuple sénégalais a voté à 65 % contre Abdoulaye Wade. »

 

Le Conseil des Mariannes de la République et d'Europe a décidé de remettre le prix de l’Homme africain de l’année 2012-2013 à Abdoulaye Wade, ancien président de la République du Sénégal, invité d'honneur de la soirée de gala du 27 octobre au cours de laquelle seront remises les « Mariannes de l’excellence ».

 

Abdoulaye Wade, homme africain de l’année 2012-2013 ! On se permettra d’en douter en cette année 2012 où il a magistralement perdu des élections qui devaient, selon ses dires, lui accorder un troisième mandat présidentiel. Les Sénégalais l’ont sanctionné pour avoir voulu que son fils lui succède; ne l’avait-il pas investi en lui confiant nombre de ministères importants, faisant de lui un quasi premier ministre bis et, surtout, un dauphin déclaré ?

 

N’a-t-il pas fait de l’argent le moyen de son influence et le critère suprême de son action, avec comme conséquences toutes les dérives qui s’y attachent ? N’a-t-il pas affaibli l’Etat, lui faisant perdre sa vocation initiale qui est d’incarner les valeurs de la République ? N’a-t-il pas transformé un pouvoir légitimé par le suffrage universel en pouvoir personnel ? N’a-t-il pas mis l’ordre public en danger, en affichant sa préférence confrérique, n’eût été la sagesse du peuple sénégalais qui a subi sans broncher les atteintes à la laïcité constitutionnellement affirmée ? Mais il y a plus, si l’on fait le bilan économique de douze ans d’alternance.

 

Sur la lancée des gains de productivité de la dévaluation du franc CFA (1994) s’ouvrait une promesse de croissance annuelle de 5% à 8% et une progression du budget de l’Etat de 10 % par an. Si, entre 1995 et 2000, le taux de croissance annuelle a été de 5 % environ, pour le reste de la période, la croissance a été moins ample et plus fluctuante (3,5 %). En 2001, 2006, 2009, le revenu par tête des Sénégalais a baissé.

 

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