Un classement qui ''trouble'' encore le gouvernement
Le classement du Sénégal dans le dernier rapport Doing Business continue de susciter des contestations. Hier, après le conseil interministériel sur l’environnement des affaires, Diène Farba Sarr doute toujours de la méthodologie utilisée par la Banque mondiale.
Les nouvelles autorités restent encore ‘’troublés’’ par le dernier rapport du Doing Business. Les résultats de ce rapport placent le Sénégal à la 178ème place. Un classement contesté par le régime de Macky Sall. D’après le ministre chargé de la Promotion des investissements et du Partenariat, Diène Farba Sarr, le rapport n’a pas pris en compte certains paramètres que le Sénégal a mis en place pour améliorer son environnement des affaires. Il s’agit notamment de la suppression de ‘’l’autorisation de transaction’’, du fait que ‘’l’enregistrement du droit réel du nouveau réclamant dans le livre foncier se fait simultanément avec la publicité chez le receveur’’, de la mise en place du ‘’permis de construire avec l’identification d’un dépôt’’, ainsi celle du système ''Gaïndé Intégral’’.
Pourtant, a relevé l’ancien directeur de l’Apix, d’autres agences comme le Mo Ibrahim, le Millénium Challenge Council (MCC), le Forum de Davos, le Financial Time ont donné une bonne notation au Sénégal. ‘’Nous avons vu les résultats, nous l’admettons et nous allons faire mieux. Mais nous avons le droit de dire que nous sommes troublés parce que notre PIB est fort, 5 agences nous notent très bien, nous avons doublé nos investissements directs étrangers (IDE), nous avons créé 7 500 entreprises'', a dit le ministre.
En outre, Diène Farba Sarr trouve le classement du Doing business paradoxal. Car, a-t-il soutenu, ‘’le Sénégal a doublé les investissements directs étrangers''. Il parle alors de ‘’paradoxe de Giffen’’ qui voudrait que quand ''le prix augmente, la demande augmente''. ''Pour nous, la notation est mauvaise mais les investissements augmentent. Moi, je doute de cette méthodologie. Franchement je ne comprends pas. Si des pays comme la Chine, la France sont entrain de contester, pourquoi pas le Sénégal ?’’ a répété le ministre.
Dans le dernier classement du Doing Business 2014, le Sénégal est devancé par certains pays de la sous-région. Ce qui est, selon Diène Farba Sarr, ‘’incompréhensible’’. D'après lui, au regard du PIB qui mesure la puissance macro-économique d’un pays, le Sénégal est ''très fort au niveau de l’Uemoa''. ''Pourquoi nous sommes plus forts que certains pays au point de vue économique et après, ils sont en avance sur nous sur l’environnement des affaires ?'' se demande-t-il.
8 mesures clés avant mars 2014
Cependant, les nouvelles autorités tiennent à rectifier le tir. Ils consentent à faire des ''efforts''. Et à l’issue du conseil interministériel sur l’environnement des affaires, tenu hier, sous la présidence du premier ministre Aminata Touré, 8 mesures clés, à rendre opérationnelles avant le 15 mars 2014, ont été adoptées pour mieux améliorer l’environnement des affaires. Il s’agit notamment de l’adoption de la ''baisse du capital minimum versé à 1 franc symbolique ou un montant forfait max de 500 000 francs pour la SARL, conformément aux décisions de l’Ohada‘’, l’utilisation de la ''procédure automatique de création d’entreprise à Dakar et vulgarisation de la mesure’’ et du recours à la ''procédure automatique de permis de construire à Dakar’’. Il est question aussi de l'évaluation de l’impact du passage de l’impôt sur les sociétés (IS) passé de 25 à 30%, d'étudier la possibilité d’avoir un taux attractif pour les PME, de ''rendre efficaces et diligentes les procédures de liquidation d’entreprise''. ‘’L’impôt sur les sociétés (...) plombe les investissements, c’est vrai, nous l’acceptons. Maintenant, nous sommes en train de faire des études pour trouver une solution optimale par rapport à cela'', a avancé Diène Farba Sarr.
ALIOU NGAMBY NDIAYE