‘’Les maladies d’origine alimentaire tuent près de 420 000 personnes dans le monde’’
La qualité des aliments est un problème que les pays de la sous-région ont en partage. Sous l’égide de la FAO et du Grand-Duché de Luxembourg, un projet de renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue est en cours au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal.
Le projet régional de ‘’Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal’’ a été lancé, hier. Il est financé par la coopération luxembourgeoise avec le soutien technique de la FAO.
Lors de la cérémonie, le coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Robert Guei, a fait remarquer que les maladies d’origine alimentaire pèsent lourdement sur les systèmes de santé déjà fragiles et en déficit de ressources, aussi bien humaines que financières et d’infrastructures.
Cet état de fait, dit-il, est accentué par de nombreux facteurs parmi lesquels l’inefficience des systèmes de maîtrise des risques d’origine alimentaire, la prolifération des aliments vendus sur la voie publique sans contrôle, le manque d’information et de sensibilisation des consommateurs, etc.
‘’Face à ces enjeux, la FAO s’est fixée parmi ses objectifs clef d’éliminer la faim et d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments à tous les stades de la chaine alimentaire’’, renseigne le coordonnateur. Le Dr Guei souligne que ‘’les maladies d’origine alimentaire tuent près de 420 000 personnes dans le monde’’.
En effet, le projet est doté d’une enveloppe d’environ 1,9 million d’euros. Le Dr Robert Guei fait remarquer que cela a permis au Burkina Faso de disposer d’un plan national de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments (PNRUSSA) opérationnel et au Sénégal d’une plateforme électronique de collecte et de gestion des données dénommée ‘’e-SSA’’ actuellement opérationnelle. Il a pour objectif d’améliorer la qualité sanitaire des aliments proposés sur la voie publique, de mettre à disposition et opérationnaliser des plans nationaux de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et d’élaborer et de rendre fonctionnelles des plateformes électroniques de collecte et de gestion des informations pour la SSA.
La qualité des aliments est une problématique pour tous les pays de la sous-région
Car, souligne le Dr Robert Guei, la qualité des aliments est une problématique pour tous les pays de la sous-région.
Ainsi, ce projet va pouvoir s’attaquer, non seulement au standard, la capacité des agences à contrôler et à former, mais aussi, il va sensibiliser les consommateurs, parce qu’ils doivent être de plus en plus ‘’exigeants’’, surtout aux enjeux de ces repas. ‘’C’est très rare de voir des bailleurs qui restent fidèles à ce qu’ils font’’, dit-il.
Georges Ternes, Ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg au Sénégal, présent à l’atelier de deux jours, de noter qu’ils ont décidé de poursuivre le projet, en sa troisième phase, en associant le Mali. Il s’est dit satisfait de la progression du Sénégal qui est en train de devenir le pays de la région le plus avancé qui aide les autres.
‘’Quand on voit ce qui se passe dehors, au regard des conditions de préparation et de vente des aliments dans la rue, cela peut être le point focal qui prône ces maladies, ainsi que les décès que l’on voit souvent chez des enfants moins de 5 ans. ‘’S’il y a des failles, nous sommes là pour essayer de les combler‘’, dit-il.
De leur côté, les autorités sénégalaises assurent avoir pris conscience des périls recensés et renseignent avoir entrepris d’importantes initiatives allant dans le sens du renforcement de ‘’notre système de sécurité sanitaire des aliments et d’instaurer des mécanismes de surveillance et de gestion de ces maladies et d’échanges d’informations, tant au niveau international que national, aux fins d’adopter des réactions adéquates’’.
La ministre de la Santé : ‘’Mettre en place des stratégies pour rendre les aliments plus sûrs’’
Ce dernier dispositif permet, ajoute Marie Khémesse Ndiaye, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de gérer de manière optimale et coordonnée les différentes alertes, tant aux niveaux international que national. La ministre de la Santé d’ajouter : ‘’C’est sur ces résultats probants que la coopération luxembourgeoise a accepté de financer cette troisième phase qui vise à consolider nos acquis et aussi à améliorer les capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Sénégal, au Burkina Faso et au Mali.’’
Marie Khémesse Ndiaye de souligner : ‘’Après l’intégration du Burkina Faso dans la seconde phase et au vu des résultats obtenus, voici que le Mali vient se joindre à nous pour cette troisième phase du projet. Nos pays ont été choisis en raison du caractère dynamique de nos systèmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments.’’
Selon une étude de la Banque mondiale réalisée en 2019, ‘’les aliments insalubres sont à l’origine d’une perte de productivité d’environ 95 milliards de dollars par an dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, dont 15 milliards de dollars de dépenses de santé. C’est pourquoi il a été souligné la nécessité, pour les gouvernements et autres acteurs, de mettre en place des stratégies pour rendre les aliments plus sûrs, afin d’éviter ces maladies et décès’’, révèle le Dr Marie Khémesse Ndiaye.
DIANA DIA (STAGIARE)