Publié le 24 Jan 2014 - 16:33
EN PRIVÉ AVEC… THIONE BALLAGO SECK, ARTISTE-CHANTEUR

 “Mes 4 albums à venir…”

 

Depuis quelques années, Thione Ballago Seck s’est fait discret sur la scène musicale sénégalaise pour permettre à son fils Wally de se faire une place dans le cœur des mélomanes. Aujourd’hui, le patron du Raam Daan compte revenir bientôt avec quatre albums concoctés dans la sérénité absolue dont il a toujours fait montre dans le travail. EnQuête l’a rencontré dans sa résidence à l’heure du thé, après le déjeuner.

 

Qu’est-ce qui fait attendre Thione Ballago Seck pour sortir une nouvelle production ?

Thione Seck n’est pas pressé pour sortir un nouvel album. Comme j’ai l’habitude de le dire, je prends mon temps pour préparer minutieusement mes productions. Parce que je ne vois aucune raison pour laquelle il faudrait se précipiter. L’autre raison, c’est que je ne veux pas m’engager dans une course contre la montre.

J’ai toujours travaillé à l’aise sans aucune forme de pression. Mais j’avoue qu’il est enfin temps que Thione Ballago Seck sorte une nouvelle production. Je choisirai une date  dans les mois à venir pour annoncer la sortie. Tout est prêt.

Peut-on s’attendre à de nouvelles chansons ou à du réchauffé ?

Je peux proposer de nouvelles chansons comme je peux réchauffer certaines qui sont déjà connues du public. Tout est possible. Attendez que les albums sortent pour apprécier.

Il y en aura plusieurs alors ?

Je compte mettre sur le marché quatre albums.

Que répondrez-vous à ceux qui pensent que vous avez pris du recul pour donner une large visibilité à Wally Ballago Seck ?

Ceux qui le pensent ont parfaitement raison. C’est mon fils après tout. Si j’ai eu à aider d’autres personnes, c’est normal que je m’implique davantage dans la carrière de Wally. J’estime que cela ne mérite aucun commentaire. Parce que toute personne aimerait que son enfant assure sa relève.

Comment appréciez-vous l’ascension fulgurante de Wally Ballago Seck sur la scène musicale ?

Vous savez, c’est le Bon Dieu qui fait de Ses créatures ce qu’Il veut. Tout bon croyant doit s’incliner et accepter la volonté divine. Dieu Seul a le pouvoir de faire des miracles. L’homme ne peut rien contre. La première chance de Wally, c’est d’être le fils de Thione Seck.

La seconde raison est qu’il est accompagné par les musiciens de son père. Cerise sur le gâteau, Wally dispose d’une salle où il peut se produire. Chaque jour, je lui répète de rendre grâce à Dieu parce qu’il a la chance d’avoir toutes les conditions optimales pour faire de la musique. Pourtant, moi qui suis son père, je n’ai pas eu cette chance. C’est Dieu qui a voulu qu’il ait cette chance. On ne peut que l’accepter.

Qu’est-ce qui explique le fait que Thione et Wally Ballago Seck jouent souvent l’un après l’autre pour le même contrat ?

Il m’arrive souvent de signer des contrats pour Wally Seck. Maintenant, quand il s’agit des contrats que je dois honorer en personne, j’y vais en compagnie de Wally pour le familiariser avec les musiciens du Raam Daan et le public qui adore ma musique.

Est-ce qu’il est temps pour Wally de produire un album international ?                                  

Nous sommes en train de méditer sur cet album international pour Wally. En ce qui concerne Thione Seck, un album international n’est pas à l’ordre du jour de mes projets. Je suis plus focalisé sur les quatre albums annoncés tantôt. On sort des albums pour être d’actualité. On n’y gagne rien du tout.

Comment comptez-vous gérer à la fois les carrières de Kéba Seck et Wally Ballago ?                                                    

Kéba Seck est mon frère de sang. Je lui ai permis d’avoir sa propre autonomie comme je l’avais déjà fait avec mes autres frères. Je ne fais que lui apporter mon soutien. Mais il est loin de moi l’idée de vouloir gérer sa carrière d’artiste. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. Parce que c’est un jeune frère qui me respecte.

Est-ce qu’il est possible d’avoir tous les frères Seck sur le même album dans l’avenir ?

C’est possible. Et ce ne serait pas bizarre de voir Thione et ses frères partager le même album. Pour l’instant, Kéba Seck est entré en studio pour enregistrer son album. Je suis en train de produire en même temps Les Ballago Boys.

Qui sont Les Ballago Boys ?

 Vous ne les connaissez pas. C’est une exclusivité pour votre journal. Disons que ce sont de jeunes chanteurs pétris de talent que je vais produire sous peu.

Quelle lecture faites-vous sur la musique sénégalaise de nos jours ?

Tout le monde essaie de donner le meilleur de soi. Tous les musiciens ont un mérite. Même le plus nul a un mérite pour s’être investi en allant chercher les moyens nécessaires dans le seul but que le public découvre sa passion pour la musique. Les musiciens ont un mérite grandiose pour la simple et bonne raison que la musique n’est pas soutenue au Sénégal. Chacun a sa chance.

C’est Le Bon Dieu qui détient la chance de tout le monde. Ce n’est pas une question de nouvelles sonorités ni de nouveaux pas de danse. Je ne crois pas en ces détails. Il est important de retenir que les temps changent et tout change avec.

Comment avez-vous apprécié cette rumeur sur la mort de votre ami Oumar Pène ?

Je ne comprends pas pourquoi les gens veulent qu’Oumar Pène disparaisse. Oumar Pène est une personne sympathique, très respectable et respectueux. Je n’ai jamais appris qu’il a fait du tort à une tierce personne. Il a des qualités humaines. Je ne comprends toujours pas pourquoi certaines personnes souhaitent sa mort. Oumar Pène a ses fans, son public, son orchestre.

Vous savez que je ne suis pas du genre à parler pour ne rien dire. Mais je dis qu’Oumar Pène est quelqu’un de très bien et de très sincère. Je le respecte beaucoup. C’est mon ami. Et nous avons eu à chanter ensemble plusieurs fois. On n’a jamais connu la moindre contradiction. Avec tout ce qu’il a fait pour la musique, il ne mérite pas ça. C’est Dieu qui est Le détenteur de la vie et de la mort. Nous sommes tous partants. C’est vrai qu’il est malade mais personne n’est à l’abri de la maladie.

Il suit ses traitements. D’ailleurs, la maladie n’est pas forcément synonyme de mort. Il arrive qu’une personne en bonne santé se rende au chevet d’un malade. Deux ou trois jours plus tard, il décède pendant que le malade a retrouvé un prompt rétablissement. Oumar Pène ne mérite pas ça. Il a beaucoup contribué à écrire les belles pages de la musique sénégalaise.

Est-ce que vous avez de ses nouvelles ?

La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, on m’avait dit qu’il était France. Et comme je n’ai pas l’habitude d’entrer dans des détails, je n’ai pas cherché à savoir où il se trouvait en France.

Une pensée pieuse pour Ibrahima Sylla ?

Nous prions qu’Allah dans Sa Miséricorde ait pitié de son âme. Que ceux qui ont eu à travailler avec lui lui pardonne. J’espère qu’avant de quitter ce monde, Ibrahima Sylla a médité et pardonné à tout le monde. Que Dieu l’accueille dans Son paradis. Il a beaucoup fait pour la musique sénégalaise et africaine en produisant des artistes pétris de talent qui étaient dans l’anonymat au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée, au Niger, jusqu’au Congo. Sylla dispose d’un catalogue grandiose.

Mais toute chose a une fin. Dieu a privé plusieurs personnes de la posture qu’occupait Ibrahima Sylla dans la musique. Il a produit mes albums Yow, Mbarodi, Orientissimo et l’autre dont j’oublie le nom. On a travaillé ensemble sur quatre albums. Il a laissé derrière lui une épouse formidable qui est restée forte et solide à son chevet durant toutes ces années où il était malade. Je lui présente toutes mes condoléances tout en l’encourageant en ces moments de deuil. Je prie que Dieu la récompense de toutes les épreuves endurées pour son défunt époux.

En tant que leader d’opinions, comment appréciez-vous la situation sociopolitique du Sénégal de nos jours ?

Je suis convaincu que le Président Macky Sall est une personne de bonne foi qui veut avancer. Mais c’est difficile pour lui. Parce que les réformes qu’il a mises en place vont prendre du temps avant d’être réalisées alors que les populations sont impatientes. Ma conviction est qu’il veut bien faire.

Almami Camara

 

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