''Le départ d’Idrissa Seck est l’expression d’un traumatisme''
Accroché en marge du séminaire organisé, hier, par les jeunes de l’Apr, Pape Maël Thiam, administrateur du parti, s’est prononcé sur le départ de Rewmi de la mouvance présidentielle. Pour lui, c’est «l’expression d’un traumatisme qui n’a pas fini de dévorer un homme assoiffé de pouvoir.»
Quel commentairefaites-vous du départ de Rewmi de Benno Bokk Yaakaar ?
Le départ d’Idrissa Seck est l’expression d’un traumatisme qui n’a pas fini de dévorer un homme assoiffée de pouvoir. Aucun élément objectif ne justifie le départ de Rewmi de Benno Bokk Yaakaar. Si ce n’est le traumatisme permanent qui a envahi Idrissa Seck depuis que Macky Sall a été élu par l’écrasante majorité des Sénégalais comme président de la République.
Mais il a déploré le manque de concertation entre le président Macky Sall et ses alliés…
Monsieur Idrissa Seck ne peut pas déplorer un manque de concertation parce qu’il n'a jamais été partie prenante. Je suis co-organisateur de cette fameuse rencontre qui a vu naître Benno Bokk Yaakaar (Ndlr, entre les deux tours de la présidentielle de 2012 au Radisson). Tout le monde était là, sauf Idrissa Seck. Il n’a jamais voulu s’impliquer encore moins s’engager dans la coalition Benno Bokk Yaakaar. Aujourd’hui, qu’il nous dise qu’il n y a pas de concertation, ce sont des balivernes. Ce qui est constant, c’est qu’il est traumatisé et il n’a pas arrêté de le démontrer depuis qu’il a entendu que Macky Sall est président de la République. Il le démontra par ses contradictions. Il nous dit tantôt que Wade a laissé le pays en lambeaux; tantôt, il nous dit qu’il a laissé 418 milliards (dans les caisses de l’Etat). C’est l’expression d’un traumatisme également qu’un homme comme Idrissa Seck se mette devant une chaîne de télévision (Tfm, à l’occasion de l’an un de l’élection de Macky Sall), puis se confond au président de la République comme pour faire une allocution à la veille de la fête de l’indépendance.
Certains parlent d’une éventuelle alliance entre les députés de Rewmi et ceux du Pds. Est-ce que cela ne vous fait pas peur ?
Absolument pas. Il faut que les politiciens sachent que le Sénégal ne se limite pas aux partis politiques. Il faut avoir du respect à ceux qui n’appartiennent à aucun parti politique et qui apprécient les résultats. Aujourd’hui, tous ces Sénégalais-là savent que la manière dont le président Macky Sall prend en charge les préoccupations des Sénégalais va forcément donner des résultats. Lesquels résultats sont les seuls paramètres de choix des Sénégalais quelles que soient les élections. Qu’Idrissa Seck aille s’allier avec le Pds nous laisse indifférents.
Qu’est-ce qui explique la léthargie de votre parti ?
Je ne crois pas qu'il y ait léthargie. C’est une mauvaise lecture. L’Apr est un parti de stratégie ; les instances du parti fonctionnent, en l’occurrence le Secrétariat exécutif. Au niveau des organes de base, des animations ont lieu tous les jours au niveau des communes d’arrondissement. La Cojer est une structure qui a été toujours dynamique. L’Apr est un parti vivant. Je ne sens pas de léthargie. La permanence est remplie tous les jours. La structure des enseignants mène ses activités, le mouvement des femmes pareillement.
L’Apr fonctionne toujours avec des structures provisoires. A quand le renouvellement des instances de base ?
Nous sommes en train de finaliser les derniers éléments pour aller vers la structuration. C’est vrai que nous avons été un tout petit peu bloqués par les inondations. Nous avons pensé d’abord manifester notre solidarité aux sinistrés pour ensuite procéder à la structuration du parti qui ne saurait tarder.
Est-ce qu’elles pourront intervenir avant les élections locales ?
Oui, ce sera avant les locales.
Jusqu’à présent l’Apr n’a pas arrêté une décision par rapport à ces élections locales. Ira-t-elle seule ou avec Benno Bokk Yaakaar ?
La problématique de Benno Bokk Yaakaar, nous ne l’abordons pas de façon occasionnelle. Il faut savoir qu'une coalition a été mise en place pour répondre aux préoccupations des Sénégalais. La donne a été de dire : ''nous allons gagner ensemble et gérerons ensemble''. Maintenant que nous allons vers des joutes électorales, chaque organisation politique aura le loisir de réfléchir en fonction de ses propres objectifs, de ses nouvelles orientations pour voir quelle est la meilleure approche pour aborder les élections locales. Au niveau de l’Apr, l’heure est à la massification.